Si les raisons qui justifient cette nouvelle version (les précédentes remontent à 2012) sont nombreuses (nouvelles données épidémiologiques, nouvelles études…), la principale d’entre elles réside dans le recul inquiétant ces dernières années de la prise en charge de cette pathologie. Recul illustré, notamment, par une diminution de 6,4 % par an du nombre de densitométries et une baisse globale du nombre de patientes recevant un traitement contre l’ostéoporose de 25 % entre 2012 et 2015 (- 8 % entre 2015 et 2016). À l’heure actuelle, seulement 15 % des femmes concernées sont traitées ! Il ne faut donc, dès lors, pas s’étonner de l’augmentation du nombre de fractures graves…
Identifier plus facilement les situations à risque
Ces nouvelles recommandations visent en priorité les femmes à risque élevé de fracture (s), avec des schémas thérapeutiques simplifiés et clarifiés, en sériant les situations les plus fréquentes.
C’est ainsi, par exemple, qu’il est recommandé de traiter, quel que soit l’âge, après une fracture sévère causée par un faible traumatisme, si le T-score (mesure de la densité minérale osseuse ou DMO (1)) est inférieur à – 1 (si supérieur à – 1, il est recommandé de faire appel à un spécialiste et d’utiliser des outils de prédiction : FRAX (2), TBS (3), marqueurs du remodelage osseux comme le CTX) ou d’une fracture non sévère (par exemple du poignet ou de la cheville) avec un T-score entre – 2 et – 3.
En cas d’absence d’antécédent fracturaire, mais si la DMO est abaissée dans des proportions conséquentes (T-score inférieur à – 3), il est également recommandé de traiter. D’autre part, l’accent est mis sur l’importance d’apports quotidiens optimaux de calcium (1 000 à 1 200 mg/j), de préférence sous forme alimentaire (auto questionnaire en ligne sur le site du GRIO), ainsi que sur une supplémentation en vitamine D.
Et rappeler l’importance d’un bon suivi
Ces recommandations détaillent également les divers aspects du suivi, intégrant le triptyque, surveillance clinique (absence de fractures), surveillance biologique (dosage du CTX 6 mois après la mise sous bisphosphonate) et surveillance densitométrique (nouvelle DMO après 2 à 3 ans : vérifie l’absence de perte osseuse et donc la réponse au traitement).
Informer les patients
Le CESPHARM tient à la disposition des officines la brochure "Courez-vous un risque d'ostéoporose ?" (http://www.cespharm.fr/fr/Prevention-sante/Catalogue/Courez-vous-un-ris…), permettant à chacun et à chacune d'évaluer ses propres facteurs de risque à l'aide d'un questionnaire simple.
Pour en savoir plus : www.grio.org
D'après la Journée du Groupe de Recherche et d’Information sur les Ostéoporoses (GRIO) 2017.
1) T-score : nombre d’unités d’écart-type par rapport à la moyenne des femmes jeunes. 2) FRAX : L'index de risque fracturaire, intitulé WHO Fracture Assessment Fracture tool ou plus simplement FRAX donne une probabilité individuelle de fracture sévère à 10 ans. 3) TBS : Trabecular Bone Score utilise un logiciel permettant d’analyser les images de la DMO pour évaluer la qualité de l’os et sa microarchitecture.
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