Effort de poussée, césariennes, épisiotomies, utilisation de l'ocytocine, déclenchement… Les questions relatives aux modalités de l'accouchement sont nombreuses et toujours à l'agenda du Conseil national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), qui publie régulièrement des recommandations sur la pratique clinique.
Début janvier, dans le cadre de ses nouvelles recommandations en matière de préservation et de protection périnéale en obstétrique, il s'est notamment prononcé en faveur de la réduction du nombre d'épisiotomies. En outre, dès 2016, le CNGOF avait plaidé pour un moindre recours à l'ocytocine durant l'accouchement. « L’objectif est de respecter la phase de latence et de laisser davantage de temps à la patiente », précise le Dr Garabedian qui constate que la discipline s’est engagée depuis déjà plusieurs années dans une refonte de ses méthodes, en allant « vers toujours plus de physiologie »
Ainsi, à la maternité Jeanne de Flandre – la 2e de France, avec 5 680 naissances chaque année -, un travail important a été mené autour du recours à l'épisiotomie, geste médical parfois remis en cause. « Grâce à la sensibilisation des équipes et à l'information des médecins et des sages-femmes, nous sommes passés de 35 % d'épisiotomies en 2006 à 4 % aujourd'hui, tous accouchements confondus », détaille le Dr Garabedian.
Moins de césariennes
En lien direct avec les recommandations du CNGOF, cette maternité est aussi attentive au nombre de césariennes pratiquées : « le taux de césariennes se situe entre 17 % et 20 % en fonction des années, et si une patiente indique explicitement son souhait d'y avoir recours, une consultation est mise en place avec un « senior » pour évoquer la balance bénéfices/risques et éviter toute intervention chirurgicale non indispensable », explique le médecin. Autre sujet qui fait parfois débat : l'accouchement programmé, « dont la littérature récente souligne le bien-fondé. Un article de William A. Grobman publié l'an dernier dans « The New England Journal of Medicine » démontre ainsi que le déclenchement systématique à 39 semaines permet de réduire le nombre de césariennes », ajoute le Dr Garabedian, tout en rappelant que celui-ci est effectué seulement sur demande maternelle.
Effort de poussée
Sur la question de l'effort de poussée, là aussi l'objectif est d'être à l'écoute de la femme et de son futur enfant : « en accord avec la patiente, et si le rythme cardiaque fœtal le permet bien sûr, on va de plus en plus vers une poussée plus longue, au-delà des trente minutes qui étaient la norme auparavant ».
Une étude randomisée ayant pour objectif de comparer deux types de poussées (poussée intensive et poussée modérée) est en cours de réalisation et devrait permettre d'apporter de nouvelles données sur cette question. Enfin, aller vers plus d'écoute et de physiologie peut aussi passer par l'obtention du label IHAB, pour « Initiative Hôpital Ami des bébés ».
« La maternité Jeanne de Flandre est la première de niveau 3 à avoir obtenu ce label, poursuit-il. Un label qui, en centrant les soins sur les besoins et les rythmes des nouveau-nés, répond en toute sécurité aux besoins physiques et psychologiques de l'enfant et de sa famille. » Promotion du lien mère/enfant, de l'allaitement, « peau à peau » durant deux heures après la naissance, présence des pères, y compris en cas de césarienne en urgence… Ce label implique différentes pratiques, synonymes de « bientraitance ». « Bien sûr, nous devons toujours composer avec des limites – manque de personnels, d'espace, etc. –, mais l'objectif est bel et bien de s'inscrire durablement dans une dynamique respectueuse de la physiologie du bébé et de sa mère ».
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques