OEC : des vedettes de la neurologie régénératrice.

Publié le 30/10/2014

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Les neurones olfactifs transmettent l’information olfactive vers le cerveau : leur pôle apical, porteur des récepteurs olfactifs, est orienté vers la cavité nasale alors que leur pôle basal l’est vers la zone épithéliale profonde. Chacun d’eux émet un axone lui permettant de communiquer avec le bulbe olfactif. Ces axones traversent la lame basale puis forment des faisceaux nerveux ceints de cellules olfactives engainantes (Olfactory Ensheating Cells = OEC), objet de toutes les attentions depuis que Geoffrey Raisman a montré en 1985 qu’elles permettent de maintenir fonctionnelle la voie olfactive même si les neurones dégénèrent et que de nouvelles cellules réceptrices les remplacent. Cette propriété exceptionnelle (fondamentale vu le rôle vital de l’odorat pour la plupart des vertébrés supérieurs !) en fait des candidats idéaux dans les travaux portant sur la régénération neuronale : elle permet aux axones des neurones olfactifs de repousser en cas de lésion, les OEC leur servant alors de véritable « guide » (sinon l’ancien trajet des axones est obturé par des astrocytes) et produisant de plus des neurotrophines spécifiques qui favorisent la croissance neuronale.

Leur potentiel thérapeutique a été suspecté dès les années quatre-vingt-dix et des études menées sur l’animal ont confirmé leur intérêt dans la réparation des traumas médullaires.

Un chirurgien portugais, Carlos Lima, a réalisé des greffes autologues de muqueuse olfactive chez divers patients, affirmant avoir obtenu une amélioration de la mobilité - l’absence de publication rend toutefois difficile une appréciation objective et l’une de ses interventions s’est soldée par une pousse de muqueuse nasale… Au sein de la moelle car le greffon était un morceau complet de muqueuse et non une culture cellulaire spécifique -. En France, François Féron (CNRS, Marseille) a lancé un essai évaluant l’utilisation d’OEC prélevées directement dans la cavité nasale.