Pas de prise prolongée de paracétamol pendant la grossesse

Une vaste méta-analyse incluant plus de 132 000 paires de mère-enfant confirme un risque d'autisme et d'hyperactivité de l'enfant lorsque la mère a consommé du paracétamol de façon prolongée au cours de sa grossesse.

Ce n'est pas la première étude à se pencher sur cette question, mais c'est la plus vaste méta-analyse réalisée jusqu'alors. Une équipe de chercheurs de l'école de pharmacie de la faculté de médecine de l'université hébraïque de Jérusalem a cherché dans plusieurs bases de données (MEDLINE, EMBASE et Cochrane) des études pouvant être incluses dans leur analyse et a trouvé sept cohortes éligibles, représentant 132 738 paires « mère-enfant » suivies sur une période allant de 3 à 11 ans. Leur analyse, publiée dans la revue « American Journal of Epidemiology », montre que la prise prolongée de paracétamol au cours de la grossesse est associée à une augmentation de 30 % du risque de trouble de l'attention avec hyperactivité (TDAH) et de 20 % du risque du trouble du spectre autistique (TDA), par rapport aux femmes n'ayant pas eu recours au paracétamol lorsqu'elles étaient enceintes.

Dans un communiqué, l'université de Jérusalem précise que « les chercheurs pensent que les résultats doivent être interprétés avec prudence, parce qu’ils peuvent être inutilement anxiogènes pour les mamans ». Les auteurs notent en effet que les données recueillies sont de nature uniquement observationnelles et que leurs conclusions ne doivent pas empêcher les femmes enceintes d'utiliser du paracétamol lorsqu'elles en ont besoin, mais de façon non prolongée. Une recommandation que l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) répète régulièrement à l'intention des femmes enceintes. Le paracétamol est le seul antalgique recommandé pour soulager la douleur à tous les trimestres de la grossesse « de façon ponctuelle » et « aux doses recommandées ». En cas de fièvre, la femme enceinte doit consulter.