Le quotidien du pharmacien. – Comment repérer un cas d’insuffisance veineuse au comptoir ?
Pierre-Xavier Frank. – Il faut savoir que près d’un individu sur trois en France est touché par une insuffisance veinolymphatique. C’est donc un cas de comptoir très fréquent. Les facteurs de risque sont l’âge, puisque la maladie est la conséquence d’une incontinence des valvules qui s’accentue avec le temps, le sexe, puisque l’imprégnation hormonale des femmes les expose plus que les hommes, la station debout prolongée, le surpoids et la chaleur qui augmentent les symptômes.
Ceux-ci peuvent s’exprimer par une lourdeur des jambes, une tension du mollet, des crampes, une sensation d’engourdissement ou un œdème du mollet. Attention à ne pas confondre ce dernier avec une phlébite qui se caractérise par une douleur unilatérale et qui constitue une urgence médicale. La présence de varices est aussi, bien sûr, une conséquence d’un mauvais retour veineux.
Quels conseils dispenser ?
Si une personne combine un symptôme d’insuffisance veineuse avec un facteur de risque, vous pouvez conseiller en premier lieu une contention veineuse.
Expliquez au patient qu’il existe aujourd’hui des modèles, des textures, des motifs très variés en matière de bas et chaussettes de contention. Ensuite, vous pouvez rappeler les conseils qui relèvent du bon sens : marcher dès qu’on le peut au lieu de rester en station debout prolongée, ne pas porter de vêtements trop serrés, restreindre les sources de chaleur (bain de soleil, douches et bains très chauds, hammam, sauna), doucher les jambes à l’eau froide en remontant de la cheville vers la cuisse pour stimuler la circulation, surélever les jambes pendant la nuit au moyen d’un coussin glissé sous le matelas au niveau des pieds, essayer de réduire son poids de quelques kilos (la graisse empêche un bon retour veineux)…
Quels produits conseiller ?
L’idéal est de pouvoir associer une prise orale avec une application topique car on ajoutera à l’effet systémique un pouvoir vasculoprotecteur au niveau local (si le topique est mis au réfrigérateur, il aura en plus un effet vasoconstricteur).
Avant de s’orienter vers un médicament allopathique ou une solution naturelle, il faut savoir comment le patient a l’habitude de se traiter. S’il préfère un traitement à base d’extraits végétaux, la phytothérapie dispose de ressources multiples souvent riches en polyphénols aux propriétés veinotoniques et vasculoprotectrices (vigne rouge, fragon ou petit houx, marronnier d’Inde, hamamélis…). Ces végétaux existent sous forme d’extrait sec titré ou de poudre totale de plantes.
L’homéopathie est une autre discipline riche en solutions veinotoniques (Lathesis mutus, Vipera redi, Hamamelis virginiana) tout comme l’est l’aromathérapie : huiles essentielles de cyprès toujours vert (déconseillée aux femmes souffrant d’un cancer du sein), d’hélichryse italienne (anti-œdémateuse, très chère mais miraculeuse), de lavande, de menthe poivrée…).
Les huiles essentielles s’utilisent alors en dilution dans une huile végétale (huile de bourrache ou d’onagre) et s’appliquent par voie topique, matin et soir sur les jambes.
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3 questions à…
Françoise Amouroux
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