EN FRANCE, l’espérance de vie est excellente, mais le temps passé en incapacité – plus élevé que chez nos voisins européens – s’allonge, notamment chez la femme.
« La prévention a beaucoup été axée sur les paramètres biologiques cardio-vasculaires (cholestérol, glycémie…), mais pour espérer vivre longtemps sans incapacité, cela ne suffit pas, explique le Pr Régis Gonthier. Des études longitudinales montrent que de nombreuses personnes restreignent leur activité quotidienne en raison d’une mauvaise force musculaire notamment aux membres inférieurs. Bien sûr une pathologie neurologique, articulaire etc., peut en être responsable, mais le plus souvent, l’absence de force musculaire est due à une sarcopénie par manque d’exercice plus ou moins mauvaise nutrition. C’est fréquent chez les femmes, volontiers sédentaires et qui perdent souvent leurs muscles au fil des régimes. Or la sarcopénie est potentiellement curable, si l’on s’y prend tôt. D’où l’importance de s’intéresser précocement et au long cours à la nutrition et à l’entretien de la force musculaire. »
Mieux vaut anticiper.
Plutôt que de repousser les bonnes résolutions (à la retraite, je ferai du sport, attention à ce que je mange,… et prendre sa voiture pour aller chercher le pain plutôt que de faire 150 mètres à pied, préférer l’escalator à l’escalier, manger devant sa télé ou son ordinateur…) mieux vaut anticiper et adopter les comportements bénéfiques au maintien de la santé lorsqu’on est dans la vie active (manger correctement, marcher plutôt que de prendre la voiture, monter les escaliers, faire du sport, développer des liens sociaux). La retraite est une cassure d’autant plus difficile à assumer sur le plan psychologique que rien n’a été anticipé.
« Maintenir des liens sociaux pendant la retraite (vie sociale associative, bénévolat …) ne coûte pas cher, augmente bien-être et qualité de vie par rapport au repli sur soi et prévient l’incapacité liée à la perte d’autonomie », indique le Pr Gonthier. Il est essentiel « devant une personne âgée, de toujours se poser la question de savoir si elle est isolée : quand on prend ses repas seul, on finit par moins bien s’alimenter et perdre ses muscles. Si la municipalité l’autorise, il faut l’encourager à aller déjeuner à la maison de retraite plusieurs fois par semaine pour maintenir des repas structurés et une sociabilité. La vie sociale et la fonction sociale, autrefois automatique ne l’est plus. Le sujet âgé de plus en plus connecté avec le monde par la télévision et l’internet est en pratique, de plus en plus isolé ».
Le Pr Gonthier attire l’attention sur l’importance de la régularité du sommeil : « avoir bon lit, une chambre aérée, non surchauffée et un sommeil régulier sans somnifère ni télévision, c’est-à-dire une bonne hygiène de sommeil permet de mémoriser, de faire moins de chutes et de vieillir mieux ».
Indépendance psychique.
Pour prévenir le vieillissement dans la dépendance « Le médecin doit certes surveiller les paramètres biologiques et la tension. Inciter les patients bien avant la retraite à tisser les déterminants d’une indépendance physique et intellectuelle prolongée est tout aussi important : lien social élargi hors du travail, nutrition équilibrée, régularité du sommeil et de l’activité physique », conclut le spécialiste.
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