Contraception des mineures

Pour un accès anonyme et gratuit

Publié le 23/05/2011

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Garantir un accès anonyme et gratuit à la contraception pour toutes les mineures, c’est la principale recommandation du rapport de la députée UMP des Ardennes, Bérangère Poletti, afin de réduire le nombre d’IVG dans cette population.

« Il est paradoxal que, en France, les mineures puissent accéder gratuitement et anonymement à la contraception d’urgence et à l’IVG, mais pas à la contraception classique », pointe Bérengère Poletti. Dans son rapport sur la contraception des mineures, la députée propose donc de permettre un accès anonyme et gratuit à la contraception pour toutes les jeunes filles, afin de réduire le nombre d’interruptions annuelles de grossesses adolescentes, qui a atteint près de 14 500 en 2007. Le dispositif comprendrait une visite médicale auprès d’un professionnel de santé prescripteur et la délivrance d’une contraception adaptée à chaque âge concerné et à chaque situation personnelle. Le coût de ces mesures pour les jeunes filles de 15 à 20 ans est évalué à 18,5 millions d’euros, à mettre en regard du coût des IVG, que la députée estime entre 9,2 et 10,3 millions d’euros.

Une proposition de loi en septembre

« Ces mesures doivent s’accompagner d’une meilleure information des adolescents sur la sexualité et d’une meilleure formation des professionnels de santé », estime la députée, qui pointe quelques idées reçues persistantes. « L’examen gynécologique n’est pas nécessaire pour prescrire une première contraception à une mineure, ce que les professionnels ignorent souvent. La plupart ne savent pas non plus que le stérilet peut être prescrit chez une nullipare », rappelle Bérengère Poletti.

Afin que les étudiants en santé soient sensibilisés au moins une fois dans leur cursus universitaire à la contraception, une formation sur le sujet pourrait être introduite en première année. Pour les années suivantes, du fait de l’autonomie des universités, cette mesure dépendra du bon vouloir des présidents d’établissements. La députée souhaite également que la formation continue sur la contraception soit plus facilement accessible. « Il existe des DU contraception dans certaines régions, mais pas partout », regrette-t-elle.

Bérengère Poletti, qui regrette l’accueil plutôt froid que ses propositions ont reçu auprès du ministère de la Santé, envisage de déposer une proposition de loi sur l’accès à la contraception des mineures au mois de septembre.

A.-G. M.