« JE NE COMPRENDS pas ce qui se passe. Nous avons lancé nos commandes de Prévigrip comme chaque année en janvier, et nous n’avons encore rien reçu », s’inquiète Vincent Duménil, titulaire en Isère. De fait, le pharmacien, ainsi que les 8 autres confrères réunis au sein d’un GIE local, n’ont reçu au 2 octobre aucune des quelque 8 000 doses demandées. Et le cas n’est pas isolé. En France, alors que la campagne de vaccination est officiellement engagée depuis plus d’une semaine, il semble bien que les livraisons du vaccin antigrippe des laboratoires Novartis Vaccines se fassent cruellement attendre. « Chaque année, il y a des petits problèmes d’approvisionnements en vaccin antigrippe, mais cette année n’est pas tout à fait comme les autres, reconnaît Xavier Lacour, directeur marketing chez Novartis Vaccines France. Plusieurs facteurs expliquent la situation un peu exceptionnelle que nous vivons ».
La faute en partie à A(H1N1).
La gestion de la pandémie de grippe A(H1N1) est l’une des causes à l’origine du retard de mise à disposition du vaccin saisonnier. « En effet, explique le laboratoire, Novartis Vaccines, en tant que partenaire pour la production et la livraison de vaccin H1N1 dans les meilleurs délais, n’a pu être en mesure de fournir dès la mi-septembre toutes les doses attendues en grippe saisonnière. Les livraisons sont donc échelonnées et c’est ce qui est communiqué aux clients ». Autre explication au retard de livraison, qui n’est pas étrangère à la première : la mise à disposition des vaccins grippaux saisonniers a été avancée cette année, notamment pour les professionnels de santé, pour laisser un délai suffisant entre cette vaccination et celle relative au virus H1N1. La circulaire de la direction générale de la Santé (DGS), en date du 16 septembre, qui recommande aux directeurs d’hôpitaux de procéder à la vaccination de leurs personnels dans les meilleurs délais, rappelle ainsi que les producteurs ont été sollicités pour avancer la date de mise à disposition des vaccins grippaux saisonniers pour les professionnels de santé. « Entre l’effort de production du nouveau vaccin lié à la menace H1N1, et la pression accrue des autorités sanitaires pour effectuer les vaccinations rapidement, l’étau se resserre », commente Xavier Lacour.
Par ailleurs, souligne enfin le laboratoire, « nous sommes une entreprise internationale et nous ne maîtrisons pas les quotas nationaux de chaque pays où le vaccin est distribué ». Dans ce contexte un peu particulier où des choix sont à opérer, le laboratoire se trouve donc confronté à une relative pénurie. « Aujourd’hui nous ne pouvons qu’être désolés de cette situation, mais les pharmaciens doivent être assurés que nous mettons tout en œuvre pour en minimiser le désagrément », assure Xavier Lacour.
Quoi qu’il en soit, après de multiples appels restés sans réponse, Vincent Duménil sait désormais la date à laquelle lui seront livrées les 900 doses de Prévigrip commandées : le 30 octobre.
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