FACE À L’ÉMERGENCE de l’épidémie de sida, les gays et les HSH ont été les premiers à se mobiliser au début des années 1980 et ont adopté très rapidement des mesures de prévention. Cependant, toutes les données nationales et internationales attestent de la transformation des comportements préventifs depuis plus de quinze ans dans cette population. En France, les enquêtes Presse Gay InVS/ANRS révèlent une augmentation du nombre moyen de partenaires, de relations sexuelles non protégées avec des partenaires stables ou occasionnels. Ces modifications se sont accompagnées d’une hausse de l’incidence du VIH et de nouveaux cas d’infection dans la population des gays et des HSH. En 2010, selon l’InVS (Institut de veille sanitaire), parmi les 6 300 nouveaux cas de VIH diagnostiqués dans l’année, 40 % sont des HSH. « C’est en combinant les moyens de prévention que l’on pourra parvenir à contenir l’épidémie d’infections par le VIH, en utilisant les moyens dont l’efficacité est démontrée (comme le préservatif) et en évaluant le bénéfice de l’association de nouveaux outils comme la Prep », souligne le Pr?Jean-François Delfraissy, nommé officiellement pour un nouveau mandat à la tête de l’ANRS.
Recrutement à partir d’aujourd’hui.
Le choix de réaliser l’essai ANRS IPERGAY (intervention préventive de l’exposition aux risques avec et pour les gays) dans la population gay et HSH répond donc à un impératif de santé publique. Pour le Pr Jean-Michel Molina (université de Paris-7 Diderot et hôpital Saint-Louis), responsable scientifique de cet essai, « tout doit être fait pour diminuer le nombre de contaminations par le VIH dans les populations les plus exposées ». L’essai IPERGAY déterminera si un traitement antirétroviral intermittent, associé à une stratégie globale et renforcée de prévention, peut réduire le risque de contamination par le VIH. L’essai doit démarrer dans le courant du mois de janvier. Deux phases sont prévues. Une première phase pilote d’un an permettra de juger de sa faisabilité, puis une seconde phase, plus vaste, tentera de recruter 2 000 sujets. Quelque 300 volontaires vont être inclus lors de la phase pilote qui se déroulera à Paris (hôpital Saint-Louis, Pr?Jean-Michel Molina et hôpital Tenon, Pr Gilles Pialloux) et à Lyon (Hôpital de la Croix Rousse, Dr Laurent Cotte). Les 300 volontaires seront des hommes séronégatifs pour le VIH ayant eu des relations sexuelles avec au moins deux partenaires sexuels différents dans les six mois précédant leur participation à l’essai, sans utilisation systématique d’un préservatif.
Dans cet essai randomisé en double aveugle, les participants recevront soit un placebo, soit un traitement par Truvada pris « à la demande » pendant la période d’activité sexuelle dans un cadre global et renforcé de prévention (distribution de préservatifs, dépistage et traitements des IST, vaccination contre les hépatites, conseils personnalisés de prévention...). Des consultations à l’hôpital sont prévues tous les deux mois environ pour des entretiens et des examens cliniques dont des dépistages. L’association AIDES a été impliquée dès le début dans l’élaboration et la mise en place de l’essai. Son président, Bruno Spire, souligne les difficultés de maintenir un haut niveau prévention chez les gays et les HSH : « Il est difficile de se protéger systématiquement dans tous ses rapports, avec tous ses partenaires, dans toutes ses pratiques, durant des années, voire toute sa vie. »
La campagne de recrutement, lancée lundi dernier, devrait se poursuivre jusqu’à juin 2012. Quatre hommes ont accepté, bénévolement, de prêter leur visage pour les flyers, affiches et bannières Web qui, à partir de fin janvier, vont être diffusés sur le thème : « Moi, je suis Ipergay. Et vous ? ».
Les personnes intéressées sont invitées à consulter le site d’information www.ipergay.fr ou à appeler Sida Info Service ou encore consulter le site www.sida-info-service.org.
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