Pour accompagner les patients dans la préparation et au retour de leurs voyages, les professionnels de santé disposent de recommandations sanitaires, dont la version 2018 vient d'être publiée dans le « Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire » du 25 mai, (BEH).
Parmi les nouveautés, certaines concernent plus particulièrement la pharmacie. Notamment, dans le chapitre sur les répulsifs cutanés (DEET, IR 3535, icaridine et PMD/eucalyptus citron), ceux à base de DEET doivent maintenant posséder une AMM, et donc ne devraient être disponibles qu'en pharmacie. Il en est de même pour les produits à base de IR 3535, mais tous les produits en renfermant n'ont pas encore obtenu leur AMM, certains étant en cours d'évaluation. Quant aux autres répulsifs cutanés efficaces (icaridine et PMD/eucalyptus citron), ils sont analysés en ce moment au niveau européen afin de savoir si ces substances doivent faire l'objet d'une AMM ou non.
Pas de bracelets antimoustiques
De plus, les recommandations du voyageur déconseillent fortement d'utiliser « les bracelets anti-insectes pour se protéger des moustiques et des tiques, les huiles essentielles (dont la durée d’efficacité, généralement inférieure à 20 minutes, est insuffisante), ou encore les appareils sonores à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie, les rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide ».
Par ailleurs, les produits répulsifs contre les tiques sont désormais soumis au règlement sur les produits biocides. 12 substances actives ont été approuvées ou sont en cours d'approbation. Notamment, l’icaridine, l’IR3535, le DEET, l’acide décanoïque, le citriodiol, l’acide laurique et le géraniol ont prouvé leur efficacité lors de tests en laboratoire.
Palu : moins de chimioprohylaxie
Les autres nouveautés dans ces recommandations 2018 concernent, entre autres, le paludisme, l'encéphalite japonaise et la fièvre jaune. Pour le paludisme, le recours à la chimioprophylaxie sera moins important. En effet, « compte tenu de l'évolution épidémiologique du paludisme, la chimioprophylaxie n’est plus justifiée pour la majorité des séjours conventionnels dans les zones à faible risque d’Amérique et d’Asie tropicales. En revanche, la protection personnelle antivectorielle demeure plus que jamais recommandée », précise le BEH.
Toujours en ce qui concerne le paludisme, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) profite de la publication de ces recommandations pour rappeler les précautions d’usage de la méfloquine (Lariam). Ce médicament possède en effet des effets indésirables qui peuvent avoir des conséquences graves chez certaines personnes. « Il s’agit de symptômes psychiatriques tels que : changement d’humeur, cauchemars, insomnies, anxiété, dépression, voire une agitation ou une confusion mentale. Ces effets peuvent survenir jusqu’à plusieurs mois après l’arrêt du traitement », souligne l’ANSM. Les patients doivent être prévenus de ces effets ou de toute modification de leur état mental durant le traitement, qui devront l’amener à arrêter immédiatement le médicament et à consulter un médecin afin de remplacer le Lariam par un autre traitement. La méfloquine est également contre-indiquée en prévention chez les personnes présentant ou ayant présenté des troubles psychiatriques (dépression, anxiété généralisée, idées suicidaires…) ou des antécédents de convulsions. Ainsi, le Lariam ne devra être envisagé qu’en dernière intention dans la chimioprophylaxie du paludisme. Des alternatives mieux tolérées sont à privilégier.
Toujours dans les recommandations, pour l'encéphalite japonaise, les risques et saisons de transmission sont maintenant présentés pays par pays, dans un tableau. Pour la fièvre jaune, les restrictions d’utilisation du vaccin chez les femmes qui allaitent et chez les personnes immunodéprimées sont précisées.
Enfin, pour les diarrhées, des modifications concernent l’antibiothérapie : médicaments disponibles et choix thérapeutiques, notamment dans les formes cliniques modérées ou graves de diarrhées du voyageur.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques