MOUVEMENTÉ, c’est l’adjectif qui semble le mieux définir le parcours du marché de la ménopause en pharmacie. Depuis quelques années, celui-ci évolue en effet au rythme des polémiques que certaines études ont fait naître : la mise en évidence d’un lien existant entre la prévalence des cancers du sein et la prise d’un traitement hormonal substitutif a, dans un premier temps, semé le doute sur cette thérapeutique ; l’attention portée aux phyto-œstrogènes s’est alors accrue, ces composants d’origine végétale, majoritairement représentés par les isoflavones de soja, étant utilisés sous forme de compléments alimentaires pour lutter contre les troubles du climatère - bouffées de chaleur et sueurs nocturnes, les troubles du sommeil et l’irritabilité. Un intérêt d’autant plus vif que des études épidémiologiques réalisées auprès de femmes asiatiques tendaient à démontrer le rapport entre une consommation d’isoflavones et la baisse du risque de cancer du sein. Par la suite, les phyto-œstrogènes ont à leur tour fait l’objet de controverse, soupçonnés des mêmes effets délétères que le THS. Avec les conséquences que l’on peut imaginer pour le marché de la ménopause, celui-ci ayant perdu près de 20 % en volume et en valeur l’an passé. « Le climat de doute entourant les hormones végétales a pesé sur les prescriptions des gynécologues et a impressionné les patientes, constate Jocelyn Petit, chef de produit chez Arkopharma. Actuellement, le marché subi encore les conséquences de cette phase de doute, mais les phyto-œstrogènes pourraient bientôt être en voie de réhabilitation. » Une prédiction confortée par un faisceau d’études : celles menées par plusieurs laboratoires dont Arkopharma dans le but de prouver l’innocuité – sur les cellules de l’endomètre et du sein - de son complément alimentaire Phyto Soya formulé à base d’isoflavones de soja ; d’autres centrées sur la nature des effets secondaires liés à une supplémentation en phyto-œstrogènes (étude Tempfer 2009) ou sur l’efficacité des préparations à base d’isoflavones de soja (Milan 2009).
Avec et sans hormones.
En attendant, la part du marché occupée par les produits à base d’extraits de soja s’est vue considérablement réduite, ramenée aujourd’hui à moins de 50 %. Parmi eux Phyto Soya, qui différencie l’intensité des symptômes de la ménopause aux moyens de 3 formules, Standard, Intense et Expert enrichie en oméga 3 et vitamines D. Evestrel (Théramex), fidèle aux isoflavones de soja aglycones (50 mg), a également fait l’objet d’une étude démontrant son efficacité sur les bouffées de chaleur. Il est secondé par Evestrel Jour/nuit et Evestrel Physio Profil, respectivement supplémentés en sélénium/magnésium et en chrome pour conserver sa silhouette. Même principe actif pour Biopause (Monin-Chanteaud) dosé à 10 mg d’isoflavones par prise quotidienne qui coexiste avec Biopause Fort (probiotiques) et Biopause Protect (protection peau et os).
La méfiance ressentie à l’égard des isoflavones de soja a laissé le champ libre aux formules dites sans hormones ou sans soja qui, peu à peu, ont investi l’autre moitié du marché. Manhaé (Nutrisanté), s’y est aménagé une place confortable. Formulé à base d’acides gras issus du poisson, le complément alimentaire vise les troubles du climatère, mais offre aussi une réponse en terme de vitalité (Vitamine B9, fer, oméga 3), d’éclat de la peau (complexe antioxydant) et de circulation (flavonoïdes de citrus), tout en agissant sur la sécheresse vaginale. Sérélys (Hirapharm) est un autre exemple du genre avec une composition qui fait la part belle aux extraits de pollen agrémentés de vitamine E. Le produit se présente comme « un partenaire 100 % non hormonal » qui cible les troubles de la périménopause - douleurs articulaires et sécheresse des muqueuses comprises - autant que prémenstruels. Triolinum (Nutreov-Noreva Pharma), pour sa part, fonde son action sur les phyto-œstrogènes issus de la graine de lin qui figurent dans la composition de ses 4 références (Jour/Nuit, Fort, Intime, Silhouette +). Mêmes actifs pour la gamme leader Ymea (Oméga-Pharma) qui entend combattre les troubles du climatère ainsi que les rondeurs (Ymea Ménopause + Silhouette, Ymea Ménopause + Ventre Plat), mais formule inédite pour la nouvelle référence Jour & Nuit qui associe houblon, mélisse et passiflore.
Belles ménopausées.
Le traitement des troubles du climatère, du sommeil et de l’humeur ne constitue cependant pas toutes les réponses aux conséquences du changement hormonal. Car celles-ci touchent bien d’autres champs de l’univers féminin et pas des moindres, la minceur, la beauté et la sphère urogénitale en premier lieu. Autant de segments des compléments alimentaires qui rassemblent quelques grands noms de la nutrithérapie : Phythéa détaille les désagréments liés à la ménopause auxquels il répond au moyen des multiples références de la gamme Ménophytea : Ventre plat, Rétention d’eau, Fringales, Tonique, Sommeil, Capillaire, Anti-âge, le dernier lancement étant consacré aux ralentissements du transit consécutifs à la ménopause (Ménophytea Transit). « Les références minceur répondent aux plus fortes demandes des consommatrices avec les troubles du sommeil », indique Laurent Mallet, président de Phythéa. C’est aussi une des raisons expliquant la baisse de 18 % qui a affecté le segment des compléments alimentaires de la ménopause évalué à 27 millions d’euros en 2009. « La crise économique, l’évolution de la réglementation européenne à venir, mais aussi la crise de la distribution, ne favorisent pas l’évolution et freinent en premier lieu des marchés comme celui de la minceur. »
D’autres acteurs ont visé la silhouette dans leurs gammes consacrées aux femmes ménopausées : Oenobiol Femme 45 + se décline en Rondeurs abdominales, Excès d’eau, Perdre les kilos, mais cible aussi le relâchement cutané et la perte des cheveux aux côtés d’une référence consacrée aux bouffées de chaleur (extrait de houblon et de graines de lin). Forté Pharma, pour sa part, mise sur les phyto-eostrogènes issus de la grenade pour formuler Femme + Bouffées de chaleur et sur les isoflavones de soja dans son complexe Femme 24, tous deux secondés par l’action drainante de Femme + Rétention d’eau. Physcience varie les complexes dans 3 gammes consacrées à la ménopause, Sojyam (isoflavones de soja et yam), Phytorigin (graines de lin, feuilles de sauge), Ménodraine (extraits de plantes). La gamme Compléal (Macanthy-Imasanté), enfin, référence Compléal Soja NG à base d’isoflavones de soja et Compléal Rétention d’eau.
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