La publication en septembre d'un avis de l'association fédérant les Académies des sciences des pays de l'Union européenne (EASAC) remettant en cause l'efficacité de l'homéopathie suscite de nombreuses réactions.
La dernière en date est celle du Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF), qui dénonce les conclusions de l'EASAC, reposant sur « une sélection parfaitement contestable des recherches existantes, puis sur des assertions fausses relatives à la sécurité du médicament comme à la pratique médicale ». Il regrette en particulier que l'association ait passé sous silence « une étude épidémiologique scientifiquement validée, de grande ampleur, menée en France, qui démontre que l’homéopathie est utile, sans danger et économique ». Les médecins homéopathes prennent le contre-pied de l'avis de l'EASAC et affirment que « l'homéopathie, prescrite par des médecins, ne fait pas courir le risque de perte de chance aux patients » et que « la fabrication du médicament homéopathique fait l’objet de la même surveillance que celle des autres médicaments ». Ils insistent enfin sur le fait que « la prescription de médicaments homéopathiques en première intention, pour de nombreuses pathologies rencontrées en médecine de ville, est une chance pour notre pays surendetté et surconsommateur de médicaments ».
Interrogé sur cet avis de l'EASAC à l'occasion d'une rencontre avec la presse prévue de longue date, Christian Boiron, directeur général du groupe éponyme, estime que ces critiques sont « infondées », comme toutes celles qu'il essuie « depuis 47 ans » qu'il est dans l'entreprise. Il rappelle que l'étude EPI 3, lancée à la demande des autorités sanitaires et financée par Boiron, qui a mobilisé 825 médecins et 8 559 patients de 2005 à 2012, démontre que les patients soignés par homéopathie présentent la même évolution clinique et le même taux de complications que les patients soignés de manière conventionnelle. Mais ils consomment deux fois moins de médicaments. Cette étude portait sur trois indications : infections des voies aériennes supérieures, troubles musculo-squelettiques et troubles anxiodépressifs et du sommeil.
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