« LA GOUTTE est la seule maladie curable en rhumatologie », souligne le Pr Pascal Richette. En effet, si, lorsque cela est indiqué, on diminue l’uricémie ou plutôt l’uratémie (car l’acide urique se trouve sous forme d’urate dans le sang) en dessous de l’objectif recommandé par les sociétés savantes, c’est-à-dire ‹ 360 µmol/l, les cristaux d’urate sont dissous et ne se déposent plus dans les structures articulaires ou abarticulaires. Le patient est alors guéri. « C’est aussi simple que cela en théorie, mais c’est compliqué dans la vraie vie. On constate qu’une majorité de patients ne sont pas bien traités. L’étude multicentrique transversale que nous avons menée (1) avait pour objectif de connaître plus précisément le pourcentage de patients mal traités et surtout d’identifier les facteurs associés à un mauvais contrôle de la goutte afin d’optimiser la prise en charge », explique le Pr Richette.
Les données démographiques et cliniques ainsi que l’uricémie (datant de moins d’un an) de 2 444 patients goutteux suivis de novembre 2010 à mai 2011 ont été analysées. Parmi ces patients, 1 689 (64 ± 12 ans, 85 % d’hommes) recevaient un hypouricémiant (96,6 % un inhibiteur de la xanthine oxydase).
Des facteurs sur lesquels on peut agir.
Les résultats montrent que plus de deux tiers des patients (76 %) sous hypo-uricémiant n’étaient pas traités correctement (uricémie› 6 mg/dl). L’analyse univariée a révélé que les patients insuffisamment contrôlés étaient plus jeunes (p = 0,003), buvaient plus de sodas (› 1 consommation par jour ; p = 0,02) et d’alcool (≥ 30 g/j ; p = 0,0001), avaient un tour de taille supérieur (p = 0,02) et une goutte plus récemment diagnostiquée (depuis moins de cinq ans ; p = 0,01). L’influence de ces facteurs a été confirmée par l’analyse multivariée.
« Ces résultats sont importants car ils mettent en évidence des facteurs sur lesquels nous pouvons agir. Nous savions déjà que la consommation de sodas et/ou d’alcool et l’obésité étaient associées au risque de développer la maladie. Cette étude confirme qu’ils sont aussi associés à un mauvais contrôle, souligne le Pr Pascal Richette. Il apparaît donc nécessaire de renforcer les conseils d’hygiène de vie, de prendre le temps d’expliquer la maladie au patient et de l’éduquer sur le plan alimentaire. La prise en charge non pharmacologique peut améliorer l’efficacité des traitements. »
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques