Sida : la prévention pré-exposition devrait être proposée plus largement

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Publié le 11/09/2015

Le Truvada (ténofovir-emtricitabine) est un antirétroviral testé comme traitement préventif chez des homosexuels exposés au risque d’infection par le VIH. Deux essais, l’un britannique (essai Proud) et l’autre français (essai Ipergay) ont été menés, avec des protocoles de prises différents.

Dans l’essai Proud, des sujets à risque ont pris un comprimé de Truvada chaque jour, alors que dans Ipergay, il s’agit d’un traitement à la demande : deux comprimés pris au moins 2 heures avant l’acte sexuel, un comprimé 24 heures après et un autre pris 48 heures après. Ces deux essais montrent une réduction impressionnante du risque de transmission du VIH, de l’ordre de 86 %. De plus, de nouvelles analyses sur l’essai Proud (publiées dans « The Lancet ») montrent que la prise du traitement préventif (PrEP) n’entraîne pas une augmentation des autres infections sexuellement transmissibles (gonorrhées, syphilis).

Dans le détail de l’essai Proud, 544 homosexuels non infectés qui avaient eu une relation non protégée au cours des 90 jours précédents ont été inclus dès novembre 2012. La moitié d’entre eux a reçu immédiatement une dose quotidienne de Truvada, alors que l’autre devait recevoir le traitement de manière différée, un an plus tard. Toutefois les résultats préliminaires ayant montré d’excellents résultats, le Truvada a été proposé d’emblée à tous les patients à partir d’octobre 2013. À la fin de l’essai, seulement 3 infections ont été observées dans le premier groupe, contre 20 dans le second groupe.

Néanmoins, malgré les résultats exceptionnels des deux études, il faut rappeler que le traitement préventif du Sida est très peu prescrit, en raison de son coût élevé (10 000 euros par an), mais aussi de ses effets secondaires, notamment des nausées, migraines et perte de poids. Pour les auteurs de l’article du « Lancet », ces résultats méritent pourtant de donner une place plus importante au traitement pré-exposition : « nous préconisons de développer les services de prévention du sida à l’échelon international en offrant systématiquement des PrEP à ceux qui peuvent en bénéficier », comme les homosexuels qui ne mettent pas de préservatif.