Inutile de déchirer tout de suite votre carte d’abonnement au club de gym du coin ! Car, autant le dire très vite, le médicament substitut de l’effort physique n’est pas pour demain. Pourtant, une avancée significative dans le développement d’un tel produit a été réalisée. Deux équipes de chercheurs danois (Copenhague) et australiens (Sydney) travaillent avec acharnement, et depuis trois ans, à la mise au point d’une « pilule » qui serait capable de reproduire les bienfaits du sport sur l’organisme. Déjà très convaincants, les résultats de leur étude viennent d’être publiés dans le journal « Cell Metabolism ».
L’idée de départ ? Observer quels changements métaboliques surviennent sur les muscles striés (ceux responsables de l’activité musculaire volontaire) au décours d’une séance d’activité physique soutenue. Pour cela, les scientifiques ont effectué une biopsie musculaire sur quatre hommes en bonne santé. Puis les participants ont été soumis à une session intensive de vélo d’appartement au terme de laquelle un nouveau prélèvement musculaire a été réalisé. Toute l’attention des chercheurs s’est ensuite portée sur les différences perceptibles entre les deux types de prélèvements. Leur étude montre que plus de 1 000 changements moléculaires sont intervenus sur 562 protéines au sein du tissu musculaire entre les analyses réalisées avant et après l’effort. Les scientifiques ont ainsi pu établir une carte des principales modifications protéiniques survenues.
Ce recensement a un objectif, expliquent-ils : identifier les changements importants de notre corps pour pouvoir les reproduire « chimiquement » à l’aide d’un médicament. Vaste programme. « On sait depuis longtemps qu’il y a de nombreux signaux induits par l’exercice, mais nous sommes les premiers à avoir créé cette carte, ainsi nous connaissons maintenant la complexité du processus », résume Nola Hoffman, coauteur de l’étude. Il faudra donc attendre au moins dix ans pour qu’un tel traitement aboutisse réellement. Il sera alors précieux, pas tant pour les paresseux soucieux de leur apparence, mais plus sérieusement pour les personnes âgées ou souffrant d’obésité, de diabète et de maladies cardio-vasculaires.
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