Selon une étude présentée devant un congrès de néphrologie le 3 octobre dernier, 40 % des personnes traitées avec un produit de dialyse au citrate présenteraient une surmortalité par rapport à celles traitées avec des produits de dialyse plus anciens, à l’acétate ou à l’acide chlorhydrique. L'ANSM a convoqué une réunion d'urgence aujourd'hui.
L'étude en question, présentée par le Dr Lucile Mercadal, néphrologue à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière et chercheur à l'INSERM, a été réalisée à partir des données du registre REIN géré par l'Agence de Biomédecine. Mais elle n'a pas encore été publiée, les résultats connus se limitent donc actuellement à la communication qui en a été faite le 3 octobre dernier lors du congrès de la Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation (SFNDT). Selon le quotidien « Le Monde » qui a révélé l'alerte sanitaire hier soir, « des centaines de personnes dialysées pourraient avoir perdu la vie prématurément ». Pour obtenir ce résultat, le Dr Mercadal a croisé les données du registre (25 629 patients dialysés depuis au moins trois mois) avec les chiffres de vente de dialysat par centre fournis par les industriels. Elle a ensuite observé l’évolution des décès en fonction du type de dialysat utilisé, ce qui l'a conduit début novembre à arrêter l'utilisation du dialysat au citrate au centre de dialyse de la Pitié-Salpêtrière. Elle estime qu'il devrait « être retiré du marché, au nom du principe de précaution, en attendant d’autres études ».
Une surprise pour l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui précise avoir été alertée sur le sujet par l'association de patients Renaloo le mercredi 28 novembre et déplore « qu'aucun professionnel de santé n'ait songé à saisir l'agence » alors que « les professionnels de santé ont obligation de prévenir les agences sanitaires de tout incident à risque élevé ». Pour l'ANSM, il s'agit là de la parfaite illustration de la « sous-déclaration notoire des effets indésirables des produits ». Elle a convoqué une réunion d'urgence aujourd'hui avec « l'ensemble des parties prenantes » afin de lancer « une contre-expertise » et au besoin un « plan d'actions ».
Selon « Le Monde », en France, environ 47 000 patients souffrant d’insuffisance rénale terminale sont traités par dialyse. Ils entrent en dialyse à l’âge moyen de 70 ans, avec souvent d’autres maladies associées, et leur survie médiane est d’environ cinq ans. Plus de 20 % des dialysés sont traités avec un dialysat au citrate.
Avec l'AFP.
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