Confrontés à une vague sans précédent de toxicomanies, possiblement induite par des abus d’antalgiques morphiniques prescrits au départ pour des raisons médicales les autorités médicales nord-américaines tirent le signal d’alarme.
La problématique a commencé à apparaître chez les vétérans rapatriés des zones de conflit (Irak, Afghanistan…). Depuis 1999, les États-Unis sont confrontés à une élévation importante aussi bien de la morbidité que de la mortalité du fait d’une utilisation non médicale des prescriptions d’opiacés. Une enquête sur ce détournement d’usage et les désordres induits, a été conduite de façon conjointe par le NIH et la FDA à Washington. Les données ont été collectées sur une population de près d’un demi-million de sujets adultes, d’âge compris entre 18 et 64 ans, et sur la décennie de 2003 à 2013.
La recherche a tenté d’évaluer la prévalence de l’usage de morphiniques, sans justification pathologique. Les résultats ont été publiés dans le « JAMA* ». Le pourcentage de détournement des prescriptions d’opiacés à des fins non médicales a bien diminué, sans doute grâce à une réglementation plus « encadrée » des prescripteurs. En revanche, la prévalence des désordres attribuables à l’usage de ces morphiniques, la fréquence d’usage et la mortalité sont toutes les trois en augmentation.
Une telle étude peut suggérer que les « croisades anti-douleur excessives » ont peut-être fabriqué des cohortes de patients « nostalgiques » de ces états médicamenteux d’absence totale de douleur. Enfin on est peut être en droit de se poser la question du bien fondé à long terme, d’une politique extrême de raccourcissement des séjours post-opératoires hospitaliers, inévitablement assortie d’un accompagnement antalgique, volontiers morphinique, très renforcé.
* Beth Han et Coll.« JAMA » 13 Octobre 2015, p 1468/1478.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques