Suspicion de Lyme : 8 fois sur 10, c'est une autre maladie

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Publié le 25/09/2018
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Crédit photo : SPL/PHANIE

Chez des patients consultant pour suspicion de maladie de Lyme, le diagnostic a été confirmé dans moins de 10 % des cas. Par ailleurs, plus de 80 % des antibiothérapies administrées ont échoué, selon une étude menée par l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris).

Fatigue, problèmes de concentration et de mémoire, maux de tête, douleurs articulaires ou musculaires, dans un contexte de possibles piqûres de tiques… Face à ces symptômes chroniques inexpliqués, on suspecte aujourd’hui souvent une maladie de Lyme. Mais qu’en est-il réellement ? Pour le savoir, le service des maladies infectieuses de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris) a mené une étude sur plus de 300 patients qui ont consulté entre janvier 2014 et décembre 2017 pour une suspicion de maladie de Lyme.

Après étude approfondie des cas, le diagnostic de la maladie de Lyme a été confirmé chez 9,6 % des patients et jugé possible pour 2,9 %.

Une autre maladie a été diagnostiquée chez 80 % des patients : « principalement des problèmes psychologiques (31,2 %), des maladies rhumatologiques ou musculaires (19 %), des maladies neurologiques (15,2 %) ou d’autres maladies (33,7 %) dont un nombre non négligeable de syndromes d'apnée du sommeil », détaille l'Assistance publique des hôpitaux de Paris dans un communiqué.

De plus, dès la première consultation, 50 % avaient déjà reçu des antibiotiques, voire d’autres anti-infectieux (antiparasitaires, antifungiques, antiviraux) pour rien, à raison de 1 à 22 traitements différents par patient, et pour des durées trop longues. « À l’heure de l’émergence de l’ultrarésistante aux antibiotiques partout dans le monde, une telle pression médicamenteuse est peu admissible car elle n’a aucune justification : la littérature scientifique montre qu’une antibiothérapie prolongée dans la maladie de Lyme n’a aucun bénéfice pour les malades, commentent les auteurs. La prise en charge de ces patients nécessiterait une approche multidisciplinaire : expertise psychologique, neurologique, rhumatologique, infectiologique et interniste. »


Source : lequotidiendupharmacien.fr