LES REPRÉSENTANTS de l’officine ont rendez-vous cet après midi au ministère de la Santé pour aborder les nouvelles modalités du plan antigrippe A(H1N1). L’annonce, la semaine dernière, de la possibilité pour les médecins de ville de vacciner dans leur cabinet pose en effet de nouvelles questions. À commencer par celle de l’approvisionnement en vaccins des praticiens. Car les solutions avancées par Roselyne Bachelot ne semblent pas convenir aux syndicats d’officinaux. La ministre envisage que les médecins se procurent, dans un premier temps, les doses directement dans les centres de vaccination, « puisque la plus grande partie des vaccins est toujours sous forme de flacons de dix doses ». Puis, par la suite, l’approvisionnement se ferait via certaines pharmacies référentes. « Nous n’accepterons jamais qu’il y ait une sélection d’officines », prévient d’ores et déjà Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Rémunération à l’acte ou à la marge.
Gilles Bonnefond, président délégué de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), estime, lui aussi, que les médecins doivent dès aujourd’hui pouvoir retirer les vaccins dans les officines. Ensuite, dès lors que les unidoses seront disponibles, les patients munis de leur bon, viendront les chercher à la pharmacie avant de se rendre chez leur médecin. Les praticiens ne demandent d’ailleurs pas autre chose. Le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le Dr Michel Chassang, déclare même que la vaccination en cabinet « sera vraiment opérationnelle lorsque les pharmacies délivreront les vaccins ».
Pour Gilles Bonnefond, d’autres problèmes techniques doivent également être résolus. D’abord, les unidoses se présentant en boîte de 10 flacons, il est nécessaire d’autoriser les pharmaciens à déconditionner. Ensuite, afin d’assurer la traçabilité du vaccin, un code CIP spécifique doit être créé.
Autre point sensible sur lequel la discussion portera, celui de la rémunération. « Soit on garde les règles habituelles de la rémunération à la marge, soit on décide de passer à une rémunération correspondant à l’acte pharmaceutique », indique Philippe Gaertner. Et il faudra s’entendre sur la valorisation de cet acte. Car, pas question d’accepter un montant d’un euro comme le gouvernement l’a décidé pour la distribution des antiviraux et des masques antiprojections. « Les confrères sont toujours très irrités par cette décision », souligne le président de la FSPF, qui a une nouvelle fois fait part de la colère des pharmaciens à la ministre de la Santé. « L’ensemble du réseau officinal est prêt à contribuer à la prévention de la grippe de type A, dès lors qu’aucune officine n’est écartée du dispositif et qu’il peut espérer, à ce titre, une juste rémunération », écrit-il à Roselyne Bachelot dans un courrier daté du 7 janvier. Dans une précédente lettre, il qualifiait la rémunération accordée au pharmacien dans ce cadre, « d’aumône ».
Pas sûr que les pouvoirs publics se montrent, cette fois-ci, plus généreux. Car les médecins libéraux n’ont obtenu que 6,60 euros par injection réalisée au cours d’une séance spécifique, « une obole » aux yeux de la CSMF. Toutefois, les praticiens pourront demander le montant d’une consultation si la vaccination est réalisée dans ce contexte. De leur côté, les officinaux comptent bien faire valoir leurs arguments et espèrent que leur engagement de première heure dans la lutte contre la grippe A(H1N1) sera enfin reconnu. Verdict en fin d’après midi.
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