Au cours des dernières années, les stratégies de prise en charge de l'hyperglycémie dans le diabète de type 2 (DT2) se sont enrichies d'une nouvelle classe, celle des inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose de type 2 les ISGLT2. De grands essais prospectifs contrôlés ont été menés avec les ISGLT2 (gliflozines) : au-delà de leurs effets favorables sur la glycémie, ils ont montré leur rôle cardio-néphroprotecteur majeur. Ces données nouvelles ont propulsé cette classe thérapeutique dans les dernières recommandations internationales américaines (ADA) et européennes (EASD). Selon les essais de sécurité, on observe une majoration du risque d'infections génitales ainsi que d'autres manifestations indésirables, notamment des cas d'acidocétose, et un doublement du risque d'amputations distales des membres inférieurs. Toutefois, leur incidence reste très faible et certaines demandent confirmation. La plupart des recommandations internationales positionnent les ISGLT2 en première ligne en cas d'intolérance ou de contre-indication à la metformine, en deuxième ou troisième ligne dans d'autres associations plus complexes ainsi qu'en association avec l'insuline.
La prise de position de la SFD plaide en faveur des effets protecteurs incontestables des ISGLT2 reproduits de façon constante, et pour un rapport bénéfices/risques hautement favorable. « La fréquence des effets indésirables ne doit pas priver les patients DT2 à haut risque cardiovasculaire ou rénal de cette nouvelle option. Les en priver serait une perte de chance », insiste le Pr Patrice Darmon endocrinologue diabétologue à l'hôpital de la Conception à Marseille. À ce jour (premier trimestre 2019) les ISGLT2 sont commercialisés dans plus de 80 pays dans le monde, mais toujours pas en France en dépit de l'AMM obtenue en 2014 pour trois molécules. La Commission de la transparence reste inflexible et considère, dans l'attente d'une prochaine évaluation, que ces molécules n'apportent aucune amélioration du service médical rendu.
Insulinothérapie automatisée et greffes
Réparer le pancréas des patients atteints de diabète de type I (DT1) fait appel à deux approches différentes. La première est la possibilité de réguler la glycémie de façon automatique grâce à un capteur et à une pompe qui va ajuster son débit via une intelligence artificielle (IA). On parle d'insulinothérapie automatisée. « Les premiers dispositifs, appelés improprement pancréas artificiels, sont actuellement sur le point d'être mis sur le marché. Ce changement dans le traitement constitue une vraie rupture technologique issue de l'alliance entre avancées techniques et progrès de l'IA, constate avec satisfaction le Pr Pierre Yves Benhamou, du service d'encrino-diabétologie et nutrition au CHU de Grenoble. En 2018, deux systèmes ont obtenu une AMM : Medtronic de fabrication américaine et Diabeloop mis au point par une société française, il va équiper les patients à partir du printemps 2019. Au moins cinq autres dispositifs sont en cours d'élaboration. » L'autre option pour réparer un pancréas est la greffe d'îlots pancréatiques. En 2019, elle est sur le point de sortir du cadre de la recherche pour être proposée en routine dans certaines situations d'impasse thérapeutique.
Par ailleurs, des équipes françaises travaillent sur le contenant pour s'affranchir du traitement antirejet. La finalité de ce travail est la mise au point d'un pancréas bioartificiel (cellules dissimulées dans des capsules faites de biomatériaux). Enfin, d'autres équipes à travers le monde travaillent sur le contenu pour s'affranchir des donneurs d'organes. Elles tentent de prélever des cellules-souches et de les transformer en cellules fabricant de l'insuline. En matière de thérapie cellulaire (qui vise à remplacer les cellules détruites par de nouvelles cellules) de grands progrès ont été réalisés ces dernières années.
D'après une conférence de presse de la Société francophone de diabète (SFD).
*La 45e édition du congrès annuel de la SFD se tiendra à Marseille Chanot, du 26 au 29 mars 2019.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques