Tandis que des traitements innovants et efficaces contre l’hépatite C sont désormais commercialisés, l’association SOS Hépatites craint que tous les patients ne puissent en bénéficier. « Nous assistons aujourd’hui à la mise en place d’une véritable stratégie de rationnement, créant ainsi une inégalité d’accès aux soins intenable dans la durée », estime son président, Michel Bonjour, pour qui un laboratoire qui a pratiqué des prix exorbitants se trouve aujourd’hui en situation de monopole. Dans le viseur de l’association SOS Hépatites, le Laboratoire Gilead, fabricant du Sovaldi.
Décidée à rendre accessible le plus largement possible les nouveaux traitements contre l’hépatite C, Marisol Touraine avait entamé des négociations avec le laboratoire américain afin qu’il revoit à la baisse le tarif de sa spécialité mis à disposition des malades français sous le régime des ATU au prix de 56 000 euros. La ministre de la Santé déclarait même être prête à faire jouer la concurrence avec l’arrivée de nouvelles molécules en 2014 et 2015. La chose semble aisée, car en juillet 2014, AbbVie dépose à son tour une demande d’ATU pour une association d’antiviral et propose de fournir gratuitement le traitement dans le cadre de cette ATU. De son côté, Gilead dépose une nouvelle demande d’ATU pour sa propre combinaison thérapeutique, Harvoni. Finalement, il y a une quinzaine de jours, le prix du Sovaldi est ramené à 41 000 euros, et l’ATU d’Harvoni est accordée pour un montant de 48 000 euros. En revanche, pas de nouvelle du produit du Laboratoire AbbVie. « L’État français vient ainsi de créer et de favoriser un environnement anticoncurrentiel au détriment des patients et de ses citoyens », conclut Michel Bonjour.
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