UNE équipe du Dana Farber Cancer Institute (États-Unis) devait rapporter lundi à San Diego, au congrès annuel de la Société américaine d’hématologie, une étonnante histoire.
Une leucémie myéloïde chronique est diagnostiquée chez une femme de 41 ans. Elle reçoit une greffe de moelle, puis des perfusions leucocytaires de sa sœur. Sa leucémie est contrôlée par ces traitements. Mais sept ans plus tard, les deux sœurs développent un lymphome folliculaire.
Certes, le transfert d’un cancer d’un donneur à un receveur est un phénomène connu. Mais ce cas a fourni l’opportunité de comprendre les anomalies génétiques qui ont conduit au lymphome folliculaire dans les deux cas.
L’équipe de Weinstock a séquencé l’ADN des deux sœurs et d’un échantillon congelé des perfusions leucocytaires. Ils ont découvert que les deux sœurs avaient les mêmes réarrangements BCL2/IGH et V(D)J. Ils ont aussi identifié 15 mutations présentes dans les deux lymphomes. Surtout, ils ont retrouvé 14 de ces mutations dans les échantillons lymphocytaires congelés de la donneuse. Ce qui suggère qu’un ancêtre du lymphome existait déjà sept ans plus tôt et qu’il a été transmis à la receveuse.
Ces résultats pourraient un jour déboucher sur un traitement précoce du lymphome folliculaire. « Actuellement, la seule approche curative est la transplantation de cellules souches, mais plus nous comprendrons les aberrations génétiques qui conduisent au lymphome folliculaire, plus nous serons capables de prendre en charge cette maladie », concluent les auteurs.
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