L’UNION nationale des pharmacies de France (UNPF) et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) s’engagent dans la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière. Les deux syndicats de pharmaciens viennent en effet de signer un accord de partenariat original avec l’opérateur de tiers payant complémentaire, Mut’Santé. 30 000 adhérents de quatre mutuelles de la Fonction publique* vont ainsi pouvoir bénéficier de la dispense d’avance de frais sur le vaccin contre la grippe saisonnière et ce, sans prescription médicale. Il s’agit bien sûr de personnes de moins de 65 ans et ne souffrant pas de pathologies donnant droit à la vaccination gratuite par l’assurance-maladie.
Toutes les officines concernées.
« Le dispositif est applicable auprès de tous les pharmaciens et concerne les adhérents détenteurs de la carte de tiers payant Mut’Santé », précisent les signataires. Les affiliés devront également se munir du courrier qui leur a été adressé ces jours-ci les invitant à se rendre dans la pharmacie de leur choix pour bénéficier gratuitement du vaccin antigrippe.
« Dans cet accord, les pharmaciens sont dans leur rôle de conseil de cet acte de prévention, en particulier chez le jeune adulte, estime Claude Japhet, président de l’UNPF. Ce partenariat résulte de la conjugaison de trois événements », ajoute-t-il. D’abord la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), qui confie de nouvelles missions aux officinaux, notamment en matière de prévention et de dépistage. Ensuite, le contexte de maîtrise « comptable » et le phénomène de la réduction de la part prise en charge par le régime obligatoire. Enfin, la menace d’une pandémie grippale et la nécessité d’améliorer la couverture vaccinale.
Une première étape.
À l’issue de la campagne de vaccination, un bilan de l’opération sera réalisé afin d’envisager sa reconduite l’an prochain. Mais les partenaires semblent d’ores et déjà décidés à retravailler ensemble, peut-être même sur d’autres projets. « Ce partenariat n’est qu’une première étape », affirme ainsi Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO. Bruno Caron, président de Mut’Santé, ne dit pas autre chose. Pour lui, il s’agit en effet du premier acte d’une pièce dont il espère écrire la suite avec les syndicats d’officinaux. « Nous sommes prêts à discuter de tous les sujets offerts par la loi HPST qui consacre le rôle du pharmacien dans les soins de premiers recours », affirme-t-il.
Traduction : la prochaine étape pourrait bien être la prise en charge de produits de médication officinale dès le premier euro. « Jusqu’à présent, les mutuelles remboursaient les médicaments prescrits, souligne Gilles Bonnefond. Ce n’est plus le cas avec l’accord que nous avons signé. Voilà le chantier qui s’ouvre à nous ». Le président délégué de l’USPO souhaite ainsi que les traitements pour les petits maux qui ne nécessitent pas un diagnostic médical, et qui sont conseillés par les pharmaciens, puissent être remboursés par les mutuelles. « Lier le remboursement des médicaments à une consultation médicale est un schéma dépassé qui ne correspond plus au comportement des patients ni à la démographie médicale », insiste-t-il. « Nous devons définir les classes de médicaments et les pathologies sur lesquelles nous voulons intervenir et le niveau de conseil pharmaceutique que l’on souhaite », indique pour sa part Bruno Caron. Mais pour le président de Mut’santé, il n’y a pas de doute : il faut y travailler rapidement.
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