L’ÉTUDE RMP-02/MTN-006 est la première étude clinique d’un gel de ténofovir pour la protection rectale contre le VIH. Elle a été conduite à l’UCLA de Los Angeles (Peter Anton) et à Pittsburgh (Ian McGowan), sous la forme d’un essai testant deux produits : un gel de ténofovir et du ténofovir par voie orale.
Le ténofovir oral, qui est un produit utilisé couramment en combinaison avec d’autres antirétroviraux pour traiter l’infection par le VIH, est en cours d’étude en prophylaxie pré-exposition (PrEP) chez des personnes VIH-négatives.
Une application pendant 6 jours.
L’étude RMP-02/MTN-006 a consisté en des comparaisons de l’activité anti-VIH d’une dose orale unique de ténofovir, d’une application rectale du gel contenant le ténofovir, et d’une application du gel pendant six jours. Une méthodologie novatrice a été mise en place chez les 18?hommes et femmes volontaires, des sujets abstinents sexuellement et négatifs pour le VIH, pour déterminer si une protection rectale était conférée par les produits donnés en fonction des trois schémas posologiques. La méthodologie consiste en des biopsies mini-invasives de la muqueuse rectale, réalisées au cours d’une sigmoïdoscopie, en envoyant les échantillons à un laboratoire qui les expose à du VIH in vitro.
Les chercheurs observent, comparativement au placebo, que le VIH a été inhibé de manière significative dans les échantillons tissulaires des participants sous gel de ténofovir quotidien pendant sept jours.
Un effet antirétroviral non significatif est observé dans les tissus des participants qui ont eu une application unique du gel. Quant à la prise orale de ténofovir, cela ne semble pas conférer de protection contre le VIH dans les tissus rectaux. Seuls 25 % des volontaires ont aimé utiliser le gel. Le nombre monte à 75 % lorsqu’on leur a demandé « s’ils l’utiliseraient probablement ». Deux des 12 participants qui ont reçu le gel ont accusé des effets secondaires gastro-intestinaux (diarrhée et crampes abdominales basses).
Les résultats indiquent que le gel est assorti d’une bonne sécurité en usage rectal mais, pour améliorer l’acceptabilité et les effets secondaires, une étude (MTN-007) a été réalisée en utilisant une formulation contenant moins de glycérine. Les tests préliminaires suggèrent qu’il est moins irritant, tout en fournissant une protection similaire.
Gel vaginal.
L’étude MTN-001 pour sa part a servi à comparer le gel vaginal de ténofovir et la prise orale du même produit (en Ouganda, en Afrique du Sud et aux États-Unis). Les chercheurs observent que le gel vaginal atteint des concentrations plus de cent fois supérieures de produit actif dans les tissus vaginaux comparativement à la prise orale. Dans cette étude, 144 femmes ont été incluses. Elles ont utilisé chaque produit pendant six semaines, puis les deux simultanément.
Les études de concentration (pharmacocinétique) du ténofovir dans les tissus vaginaux et dans le sang, dans la forme active, comme dans la forme inactive (précurseur), montrent une concentration cent fois supérieure dans l’épithélium vaginal que dans le sang (17 fmol/mg contre 2,34 fmol/mg, selon la mesure spécifique). La tolérance a été bonne, avec des nausées chez 15 % des participantes utilisant les comprimés ou les deux formules ensemble.
Les femmes américaines ont préféré les comprimés, tandis que les femmes africaines ont apprécié à égalité le gel et les comprimés, notent les auteurs qui soulignent l’intérêt des formulations locales, qui devraient aider les femmes à prendre en main leur mode de prophylaxie.
and Opportunitstic Infection, Boston.
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