LORSQU’UN PATIENT atteint d’un AVC sévère croise spontanément ses jambes dans les quinze premiers jours, cela semble signifier un pronostic favorable, selon une étude allemande publiée dans « Neurology ».
Dans le service de soins intensifs de neurologie du CHU de Munich, l’équipe médicale a observé que certains patients croisent spontanément leurs jambes alors qu’ils sont atteints d’un AVC sévère avec troubles de la conscience, parésie de la jambe croisée, ventilation assistée, soins de support circulatoires. Elle s’est demandée si ce signe du croisement de jambes pouvait avoir une signification pronostique. Pour le savoir, elle a conduit une étude entre mai 2005 et septembre 2006. Ont été inclus des patients victimes d’un AVC sévère (ischémique ou hémorragique). La terminologie « sévère » s’appliquait aux patients hospitalisés en soins intensifs de neurologie pour une altération importante de la conscience, un recours à la ventilation mécanique, la nécessité de soins de support en neurologie, la nécessité d’un drainage ventriculaire ou la nécessité d’une surveillance neurologique intensive. Tout le staff médical (médecins
et infirmières) devait signaler un croisement de jambes. Le groupe contrôle était constitué de patients en tous points comparables mais ne croisant pas leurs jambes.
Quatre scores étaient notés à l’admission, au croisement de jambes, à la sortie et au cours du suivi :
– score de Glasgow (GCS) ;
– index de Barthel (IB), portant sur le niveau de dépendance pour les activités quotidiennes, allant de
0 (totalement dépendant) à 10 (totalement indépendant) ;
– NIHSS, portant sur la sévérité du déficit neurologique : de 0 (pas de déficit) à 4 (déficit total) ;
– mRS (modified Rankin scale), portant sur le handicap : de 0 (bonne santé) à 6 (décès).
Résultat : sur 120 patients, 34 ont présenté un signe du croisement de jambes ; ils ont été appariés à 34 patients sans croisement de jambes.
Le croisement de jambes s’est effectué en moyenne à 10,5 jours.
À l’admission, les quatre scores neurologiques étaient identiques dans les deux groupes.
À la sortie, le NIHSS était plus faible chez les « croiseurs », ce qui signe un moindre déficit neurologique ; et l’IB était plus élevé, ce qui signifie une plus grande indépendance fonctionnelle. Ces résultats s’amélioraient même après un an de suivi. Quant au mRS, il était à la sortie plus bas chez les croiseurs, indiquant un moindre handicap.
« Nous avons observé que le croisement de jambes précocement après un AVC sévère était un indicateur de pronostic favorable à la fois à la sortie de l’hôpital et à un an de suivi », indiquent les auteurs.
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