« Nous avons observé chez les patients que le métabolisme des cellules cancéreuses modifie directement le mécanisme de présentation de l’antigène et donc la réponse à l’immunothérapie. Dans les modèles in vitro et in vivo, la modulation du métabolisme par la technologie génétique ou des inhibiteurs expérimentaux affecte l’antigénicité des cellules de mélanome », précise au « Quotidien » le Pr Gal Markel, oncologue au Centre Medical Sheba (Israël) qui a codirigé l’étude publiée dans « Cell » (1). Cette découverte est essentielle pour sélectionner les patients répondeurs et définir des combinaisons capables d’optimiser la réponse à l’immunothérapie.
L’immunothérapie par les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire (anti-PD1, anti-CTLA-4, etc.) ou par le transfert adoptif de cellules infiltrant la tumeur (TILS) permet de réactiver le système immunitaire contre les cellules tumorales. Leur efficacité antitumorale est largement démontrée. Toutefois, environ la moitié des patients ne répondent pas à ces stratégies thérapeutiques.
Pouvons-nous prédire quel patient sera répondeur ? Pouvons-nous modifier le traitement pour optimiser la réponse ? Dans cette étude, les chercheurs se sont intéressés au mélanome métastatique, une maladie à pronostic très défavorable mais avec des disparités connues en termes de réponse « Il est essentiel de travailler sur les échantillons tumoraux obtenus avant le traitement par immunothérapie afin de définir les différences potentielles entre les patients répondeurs et les résistants. C’est la clé pour progresser », explique le Pr Markel.
Les chercheurs ont examiné les tumeurs venant de 116 patients atteints de mélanome au stade métastatique et recevant une immunothérapie par anti-PD1 ou TILS. Le profil protéomique des cellules cancéreuses a été analysé. « Dans le laboratoire de protéomique, nous utilisons le spectromètre de masse pour cartographier globalement des milliers de protéines », explique le Pr Geiger, de la faculté de médecine Sackler. « Nous avons ensuite réalisé une analyse informatique approfondie afin d’identifier les protéines qui distinguent les 2 groupes de réponse ». « L’objectif est de pouvoir à terme développer un test qui permettra aux cliniciens de prédire quels patients cancéreux répondent aux immunothérapies », souligne le Pr Markel.
(1) M. Harel et al., Cell, 10.1016/j.cell.2019.08.012, 2019.
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