MALGRÉ la disponibilité des méthodes de contraception de courte et de longue durée d’action, le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) ne diminue pas en France. « Elles concernent majoritairement les femmes âgées de moins de 35 ans (80 % des cas) et deux fois sur trois des femmes utilisant une contraception, confirme le Dr Thierry Harvey, chef de service à l’hôpital des Diaconesses (Paris). Ces échecs sont dus pour une large part à des problèmes d’observance, surtout avec la pilule dont les modalités de prise occasionnent des oublis. » Ce mode de contraception est jugé peu compatible avec les activités socioprofessionnelles et familiales des femmes jeunes. Le risque d’échec de la contraception est également très élevé avec les patchs et les anneaux vaginaux. Ce n’est pas le cas avec la contraception intra-utérine (CIU) qui, comme le rappelle un rapport de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) en 2009, est considérée comme « toujours très efficace. »
« Cependant, en dépit des recommandations de la HAS, l’utilisation de la CIU en France reste marginale dans la population des femmes jeunes et des nullipares, constate le chef de service hospitalier : seulement 5 % des femmes de 20-24 ans et 8 % des femmes de 25-29 ans sans enfant utilisaient une CIU en 2013. » Or ces femmes ont besoin d’une contraception efficace sans contrainte. Ce besoin est également très présent après une première grossesse ; en effet, à cette période, la proportion des IVG est relativement importante (48 000 par an). Le Dr Harvey déplore que, malgré l’existence de données scientifiques rassurantes, des réticences persistent à la fois chez les femmes et les professionnels de santé vis-à-vis des dispositifs intra-utérins (DIU). « Elles découlent d’une surestimation des complications et d’une rumeur infondée concernant le risque de stérilité, affirme-t-il. Face à ce constat d’échec de la stratégie de contraception actuelle, il serait temps de modifier notre perception de la CIU. » Dans ce cadre, Jaydess répond en termes d’efficacité et d’observance aux besoins et aux modes de vie des femmes jeunes. Il leur apporte une solution adaptée à un âge où le risque d’échec de la contraception est important.
Petite taille et faible dosage.
Jaydess est un SIU en forme de T qui libère localement de faibles doses (13,5 mg) d’un progestatif, le lévonorgestrel, pour une contraception d’une durée maximale de trois ans. Il vient d’obtenir son remboursement à 65 %. Son AMM repose sur les données cliniques d’une étude multicentrique internationale de phase III, menée sur une population diversifiée de femmes âgées de 18 à 35 ans comportant des nullipares et des multipares. Les avantages de ce SIU sont dus à la fois à ses caractéristiques techniques et à ses effets. « Du fait de sa petite taille, il est adapté à l’anatomie de la cavité utérine de la femme jeune, remarque le Dr Carole Maître, gynécologue, conseiller scientifique du laboratoire ; son applicateur souple et incurvé est également plus fin et permet une pose facile et peu douloureuse. »
En ce qui concerne sa tolérance en termes de saignements, il diminue l’abondance des règles sans que l’aménorrhée soit fréquente, ce qui permet aux femmes de garder un point de repère. « Avec le recul de l’âge moyen du premier enfant autour de 30 ans en 2012, l’intervalle entre deux grossesses s’est raccourci, il est en moyenne de trois ans. Par conséquent, la durée d’action de Jaydess, plus courte que celle des autres DIU, est plus en adéquation », ajoute la gynécologue. D’autre part, Jaydess n’a pas d’impact sur l’ovulation, le passage systémique du LNG étant très faible, il n’y pas de mise au repos de la fonction ovarienne. Son utilisation n’a également aucune influence sur la fécondité ultérieure ; le délai moyen est de deux à trois mois après son retrait. « Il peut être utilisé en post-partum et après une IVG, mais il ne constitue pas une contraception d’urgence, note le Dr Harvey, qui précise que la CIU hormonale, dont fait partie Jaydess, n’est pas une méthode de première intention chez les femmes nullipares car l’expérience clinique est limitée. » Jaydess est situé en deuxième intention après les DIU au cuivre ; il convient d’évaluer avec attention les bénéfices et les risques liés à son utilisation.
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