Certains patients préfèrent le peignoir de leur coiffeur à la blouse blanche de leur médecin.
Aux États-Unis, les auteurs d’un essai thérapeutique inédit sont ainsi partis du constat que, si de nombreux Afro-Américains suivent peu les conseils de santé ou consultent rarement, ils vont régulièrement se faire couper les cheveux. Et le patron du salon a souvent d’autres atouts que celui de savoir jouer des ciseaux : ses clients écoutent ses conseils et lui font confiance. Alors, pourquoi ne pas lui demander, entre un shampoing et un brushing, de surveiller la pression artérielle de ses clients souffrant d’une HTA non contrôlée, d’adapter leurs traitements, d’assurer un suivi de l’observance, et de leur prodiguer des conseils de santé. Autre originalité de l'essai : dans cette mission, le coiffeur est épaulé par un pharmacien spécialement formé. Sur les recommandations du coiffeur, le client hypertendu est ainsi incité à rencontrer ce « super » pharmacien qui se rend une fois par mois dans le salon test afin de mesurer la pression artérielle des clients inclus dans l’essai, mais aussi de leur prescrire des traitements, de surveiller leurs bilans biologiques (dosages réalisés sur place), sans oublier d’envoyer des rapports aux investigateurs et médecins traitants.
Résultat, au bout de six mois, la pression artérielle systolique était en moyenne à 125,8 mmHg dans le groupe ayant bénéficié de l’intervention du couple coiffeur/pharmacien (norme américaine = en dessous 130/80 mmHg), contre 145,4 mmHg dans le groupe contrôle. De même, le taux de contrôle de l’HTA était de 63,6 %, contre 11,7 % dans le groupe contrôle.
Pour les auteurs de l’étude, il n’y a pas de doute, la prise en charge médicalisée effectuée dans les salons de coiffure permet d’améliorer l’atteinte des chiffres tensionnels chez les hommes hypertendus. Comme quoi la santé tient parfois à un cheveu…
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Françoise Amouroux
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