Les relations avec les personnes en souffrance psychique sont bien souvent déroutantes et ne cessent de nous réinterroger à propos de nos compétences relationnelles comme de nos responsabilités personnelles et collectives. D'autant que plus de 20 % de la population présente à un moment de sa vie un trouble mental. C'est la raison pour laquelle des infirmières, des travailleurs sociaux et des pharmaciens se sont retrouvés le 29 janvier dernier au cours d'une journée de formation, afin de mieux connaître les attentes de ces personnes, mais aussi de leurs proches, vis-à-vis de notre système de soins.
Plusieurs témoignages de personnes malades, de proches et d'associations ont pu nous éclairer sur leurs situations. Ainsi une personne soignée pour trouble bipolaire a pu nous faire percevoir l'angoisse éprouvée avant l'établissement d'un diagnostic : « C'est la peur d'un tunnel sans fin ! » Les crises délirantes comme les hallucinations pèsent lourd dans la vie des personnes, car un long temps est nécessaire pour qu'elles « se réapproprient peu à peu leurs capacités sensorielles et intellectuelles ». Les retours d'hospitalisation sont parfois chaotiques pour les malades et leurs familles lorsque rien est prévu. Par ailleurs, les relations en famille sont source de grand malaise. Ici aussi, « l'annonce du diagnostic constitue un véritable raz de marée », déclare un père de famille. Le retour à un relatif équilibre ne peut s'effectuer qu'au travers de différents moments d'acceptation, moyennant la prise en compte des besoins de chacun, parfois difficiles à concilier.
La maladie psychique est avant tout maladie de la relation. Aussi, pour aider les malades en souffrance et leurs proches, les soignants doivent faire preuve de toute leur attention. Il a été souvent évoqué, entre autres, la question de l'observance des traitements et celle de leurs effets secondaires. Mais surtout, que ce soit dans les services hospitaliers, les officines ou les services sociaux, chacun, à sa manière, doit développer un climat de confiance, le seul favorable qui permet à ces personnes de rompre l'isolement qui les enferme, en raison du sentiment de honte, de culpabilité, de stigmatisation et d'incompréhension de la part d'autrui. Ce climat de confiance doit également s'instaurer entre soignants, afin de signifier aux malades et à leurs proches qu'ils « ne restent pas seuls » dans leur souffrance. Il y a une véritable alliance thérapeutique à inventer entre soignants et avec ces malades et leurs proches : c'est principalement elle qui sera à l'origine du sentiment de sécurité qui les incite à dépasser cette épreuve et accepter leur traitement. « La reconstruction de chacun ne passe que par la confiance en soi, la confiance en l'autre, et la confiance en l'avenir. »
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