L'interleukine 17A (IL-17A) est une cytokine pro-inflammatoire naturelle qui intervient dans les réponses inflammatoires et immunitaires normales. Elle joue un rôle essentiel dans la pathogenèse du psoriasis en plaques, du rhumatisme psoriasique et de la spondylarthrite ankylosante où elle est surexprimée. Le sécukinumab est un anticorps monoclonal IgG1/kappa entièrement humain qui se lie de façon sélective à l'IL-17A et la neutralise. En empêchant l'interaction de l'IL-17A avec son récepteur, il inhibe la libération de cytokines pro-inflammatoires, de chémokines et de médiateurs des lésions tissulaires, réduisant les effets induits par l'IL-17A.
L'arsenal thérapeutique disponible dans le psoriasis cutané n'entraîne pas la guérison définitive de l'affection. Une stratégie thérapeutique alternative et « rotationnelle » est nécessaire en raison notamment des phénomènes d'échappement, de rebond, de réponse insuffisante, mais aussi de contre-indication et d'intolérance. Ce premier inhibiteur de l'interleukine IL-17A a comme conséquence directe d'atténuer l'érythème, l'induration et la desquamation observés dans les lésions du psoriasis en plaques. Il constitue une avancée majeure qui permet de cibler le score PASI 90 (correspondant à un blanchiment quasi complet) comme nouvel objectif de résultat. Dans ce contexte, sécukinumab a été évalué dans le psoriasis en plaques de l'adulte sur la base des données de trois études randomisées en double aveugle versus placebo et de deux études comparatives versus placebo et étanercept pour l'une et versus ustékinumab (Stelara) pour l'autre.
Une réponse rapide et durable
Les résultats montrent que Cosentyx à la dose de 300 mg permet d'améliorer rapidement l'état de la peau : plus d'un patient sur deux a obtenu un blanchiment quasi-total à la semaine 12. L'effet maximal (PASI 90 pour critère primaire) est observé à la semaine 16 pour 70 % des patients vs 57,6 % avec Stelara. En outre, à la semaine 16, une peau totalement blanchie (PASI 100 critère secondaire) a été obtenue chez 44,3 % des patients vs 28,4 % avec Stelara. La réponse thérapeutique se maintient dans le temps (52 semaines) et le profil global de sécurité de la molécule est favorable. Cependant, 64 % des patients sous Cosentyx ont présenté un effet indésirable vs 58 % pour Stelara. Considérant qu'il persiste des incertitudes sur la tolérance à long terme du sécukinumab, la commission de transparence recommande de le réserver au traitement du psoriasis en plaques de l'adulte dans les formes chroniques sévères en cas d'échec, de contre-indication ou d'intolérance à au moins deux traitements systémiques conventionnels. Parmi eux le méthotrexate, l'acitrétine, la ciclosporine et la photothérapie. Des demandes sont à l'étude pour la prise en charge de Cosentyx dans le rhumatisme psoriasique et la spondylarthrite ankylosante.
Conseils aux patients
Lors de la prescription et de la délivrance, il est recommandé d'informer le patient des risques d'infections, en particulier respiratoires hautes de type rhino-pharyngite. Une consultation médicale est recommandée en cas de signes ou symptômes évocateurs d'une infection. Le médicament ne doit pas être administré avant la guérison.
Chez les femmes en âge de procréer, une méthode contraceptive efficace doit être prescrite pendant le traitement et au moins 20 semaines après l'arrêt.
Une interruption du traitement devra être envisagée chez les patients n'ayant pas répondu après 16 semaines de traitement.
La présentation en stylo est adaptée à l'autoadministration. Les patients pour lesquels le médecin juge l'auto-injection appropriée doivent recevoir préalablement une formation adéquate à la technique avec le stylo SensoReady.
D'après un communiqué de Novartis
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