Les équipes de recherche du Neurocentre, au sein du Neurocampus de Bordeaux, auraient trouvé un médicament capable de guérir de l'addiction au cannabis. Les tout premiers essais sur l'homme sont en cours, mais s'il passe toutes les étapes du développement d'un médicament, ce produit n'arriverait pas sur le marché avant 2024.
En collaboration avec la société Aelis Farma, créée en 2013, les chercheurs du Neurocentre Magendie, à Bordeaux, développent un médicament contre l'addiction au cannabis. Travaillant sur les effets du cannabis depuis 10 ans déjà, les équipes ont découvert que la consommation du cannabis déclenchait dans le cerveau la production de prégnénolone. Jusqu'alors connue pour son action sur la mémoire et le vieillissement, ainsi que pour ses propriétés anti-inflammatoires, la prégnénolone intervient ici pour défendre l'organisme contre les effets du cannabis. Les chercheurs sont parvenus à créer un dérivé stable permettant de bloquer les parties des synapses activées par le cannabis et les premiers résultats en laboratoire et sur l'animal sont prometteurs. Selon le directeur de recherche INSERM Pier-Vincenzo Piazza, « chez l'animal on n'a constaté aucun effet indésirable, même en administrant jusqu'à 7 000 fois la dose théorique efficace ».
Les essais cliniques de phase I ont commencé il y a six mois aux États-Unis chez des volontaires sains et doivent encore se poursuivre pendant trois mois. La prochaine étape : tester le produit chez des toxicomanes, ce qui est prévu pour la mi-2018, toujours aux États-Unis. Mais pourquoi les États-Unis alors que les équipes de recherche sont à Bordeaux et que le brevet de ce candidat-médicament est détenu par l'INSERM et l'université de Bordeaux ? Parce que le National Institute on Drug Abuse, une instance américaine, a apporté un financement de 3 millions d'euros à ce projet. Si le médicament réussit ses différentes étapes de développement, il se présenterait sous la forme d'une gélule à prendre quotidiennement sur une durée qui reste à déterminer… en 2024 au plus tôt.
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