L’ORIGINE EXACTE de la pathologie est encore inconnue. Ce qui était précédemment connu comme un dérèglement de la production des cellules dermatologiques, est reconnu maintenant comme une maladie inflammatoire du système immunitaire. Celui-ci joue un rôle primordial puisqu’il produit de nombreuses protéines, appelées cytokines, qui servent de messagers et coordonnent la communication entre les cellules immunitaires en réponse à une infection.
La maladie est caractérisée par des lésions épaisses et étendues de la peau ; ces plaques sont connues pour être douloureuses et causer des démangeaisons et des squames. Le psoriasis provoque une détérioration de la qualité de vie, tant au niveau physique que psychologique ; même les personnes qui présentent des symptômes légers sont affectées dans leur vie quotidienne. « Aujourd’hui, 30 % de mes patients ont un psoriasis très étendu, ils sont en grande souffrance psychologique et leur qualité de vie est très altérée. Près de 50 % des patients ne sont pas satisfaits de leurs traitements actuels, leur insatisfaction dure depuis de nombreuses années, et ils réclament un traitement radical », témoigne le Dr Pierre-André Becherel, de l’hôpital privé d’Antony.
L’efficacité du traitement est mesurée par le score PASI (psoriasis area and severity index) qui tient compte de l’inflammation, de l’épaisseur des lésions et de l’importance des squames. Pour les formes modérées à sévères, l’espoir de ces dernières années réside dans les biothérapies administrées par voie orale ou par injection. Les biothérapies actuellement disponibles, anti-TNF alpha et inhibiteurs de l’interleukine 12 (IL-12) et 23 (IL-23), sont réservées aux patients en impasse thérapeutique ; c’est-à-dire ceux ayant un psoriasis grave en échec d’au moins deux traitements systémiques précédents. Ces médicaments ont pour effet de contrôler l’activation du système immunitaire dans la peau et d’enrayer la réaction auto-immune.
Atteindre un score PASI 90 ou 100.
Actuellement, l’objectif thérapeutique est d’atteindre un score d’au moins PASI 75 (75 % d’amélioration par rapport à la lésion initiale). « On sait que les patients ne sont pas pleinement satisfaits des thérapies actuelles dont le résultat maximum attendu est le PASI 75, ils sont en attente d’une disparition complète ou quasi complète des squames et des plaques, rapporte le Dr François Maccari (hôpital Bégin à Saint-Mandé). On doit être plus ambitieux, changer les objectifs avec des algorithmes nouveaux. Le score PASI 90 à 100, correspondant à un blanchiment quasi-complet ou complet, doit devenir le gold standard pour améliorer significativement la qualité de vie des patients. » Avec les biothérapies actuelles, le score PASI 90 est obtenu dans seulement 35 à 45 % des cas, ce qui laisse une importante marge de progression pour le futur.
L’approbation européenne (AMM 15 janvier 2015) de Cosentyx (sécukinumab) pour les patients adultes qui nécessitent un traitement systémique va changer le paradigme de prise en charge du psoriasis en plaques modéré à sévère. Au vu des études cliniques de phase III publiées par Novartis, le fait de bloquer le récepteur de l’IL-17A est une avancée majeure (voir encadré) qui permet de cibler le PASI 90 comme nouvel objectif de résultat. Dans l’étude Fixture versus placebo et etanercept, Cosentyx à la dose de 300 mg permet d’améliorer rapidement l’état de la peau : plus d’un patient sur deux a obtenu un blanchiment quasi-total à la semaine 12, l’effet maximal étant observé à la semaine 16. La réponse thérapeutique se maintient dans le temps (52 semaines) et le profil global de sécurité de la molécule est favorable. « L’AMM de Cosentyx offre une nouvelle option thérapeutique permettant d’obtenir une efficacité majeure capable de soulager les patients presque entièrement. De plus, avoir la possibilité de prescrire une biothérapie en première ligne, permet de proposer une thérapie rapidement efficace », se félicitent les dermatologues.
Les résultats d’autres études comparatives seront prochainement présentés lors du congrès de l’American Academy of Dermatology.
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