LE CANCER BRONCHIQUE est souvent associé au tabagisme. Mais son visage change, c’est de plus en plus une maladie de la femme jeune avec un taux de mortalité supérieur à celui du cancer du sein ou du côlon. Il touche aussi les non-fumeurs (15 %) et le tabagisme passif n’est pas seul en cause, d’autres facteurs sont impliqués, comme des facteurs génétiques. La thérapie anticancéreuse ciblée est la caractéristique dominante de l’oncologie actuelle : elle permet d’atteindre le cœur des cellules malades et d’agir directement et de façon spécifique sur les voies de la carcinogenèse. « Le nouveau challenge de la politique de santé en France réside dans la thérapie personnalisée, indique le Pr Pascal Piedbois, directeur médical et scientifique d’Astra Zeneca. Ce défi peut être réalisé à l’aide de tests diagnostics capables d’identifier les patients porteurs de la cible et qui seront sensibles au traitement. »
Le nouvel anticancéreux Iressa 250 mg (géfitinib) ouvre de nouvelles perspectives et son AMM (autorisation de mise sur le marché) recouvre toutes les lignes de traitement du cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC), localement avancé ou métastatique, avec mutations activatrices de la tyrosine kinase du récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR-TK). La voie de signalisation du facteur de croissance a été identifiée comme un des principaux moteurs de croissance et de propagation tumorale dans plusieurs types de cancers. La molécule géfitinib inhibe la tyrosine kinase de l’EGFR, enzyme régulatrice des voies de signalisation intracellulaire impliquée dans la prolifération et la survie des cellules cancéreuses. Elle bloque ainsi la transmission de signaux impliqués dans le développement des tumeurs. « Iressa est le premier traitement vraiment personnalisé pour le cancer du poumon, et sa mise sur le marché en France représente une étape importante pour la prise en charge de cette pathologie particulièrement grave. Pour la première fois, les patients porteurs de tumeurs avec mutations de l’EGFR vont bénéficier, en première ligne de traitement, d’une alternative à la chimiothérapie avec un bon rapport bénéfice risque », déclare le directeur d’Astra Zeneca.
Diarrhées et éruptions très fréquentes.
Les mutations activatrices de l’EGFR se retrouvent chez environ 15 % des patients caucasiens atteints d’un cancer du poumon. Plusieurs études ont montré que ce type de tumeurs est particulièrement répondeur au médicament. L’AMM d’Iressa est fondée sur deux études pivots phase III, IPASS et INTERST, comparant la molécule à une chimiothérapie à base de sels de platine. Les résultats montrent que les patients porteurs d’une mutation de l’EGFR, et traités en première ligne par Iressa, augmentent de plus de la moitié leurs chances de survie sans progression de la maladie (avec des médianes supérieures à neuf mois). Iressa améliore également la qualité de vie des patients. Les effets indésirables les plus fréquents sont des diarrhées et des réactions cutanées (éruption, acné, prurit, sécheresse). Ils surviennent durant le premier mois et peuvent nécessiter une interruption du traitement de quelques jours. La survenue d’anorexie, de vomissements, de nausées est aussi fréquente, et le traitement demande une surveillance particulière. La prescription est réservée aux spécialistes en oncologie ou hématologie et aux médecins compétents en cancérologie. La posologie est d’un comprimé par jour au cours ou en dehors des repas. La délivrance s’effectue en pharmacie sur présentation d’une ordonnance hospitalière.
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Françoise Amouroux
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