L'Europe connaît l'un des taux d'incidence du cancer de l'ovaire les plus élevés au monde. En France, près de 5 200 nouveaux cas de cancer de l'ovaire ont été diagnostiqués en 2018, et le nombre de décès est estimé à 3 480.
Malgré des taux de réponse à la chimiothérapie à base de platine initialement élevés, environ 80 % des femmes atteintes d'un cancer de l'ovaire avancé vivront une récidive de la maladie après un traitement de première ligne. Les récidives sont traitées, lorsque c'est possible, par une nouvelle ligne de chimiothérapie à base de platine mais son efficacité se réduit et le taux de réponse diminue. Pour allonger le délai jusqu'à la récidive, de nouvelles stratégies thérapeutiques consistent à introduire un traitement d'entretien, généralement une thérapie ciblée. Les objectifs sont le maintien de la chimiothérapie et l'allongement de la survie sans progression de la maladie. Écula (niraparib) a obtenu l’AMM en monothérapie pour le traitement d’entretien de patientes atteintes d’un cancer épithélial séreux de haut grade de l’ovaire, des trompes de Fallope ou péritonéal primitif, sensible au platine et récidivant, qui sont en réponse complète ou partielle à une chimiothérapie à base de platine.
Comprendre l'inhibition des PARP
Le niraparib est, comme l'olaparib, un inhibiteur des PARP (poly-ADP ribose polymérase), PARP-1 et PARP-2, qui jouent un rôle dans la réparation de l'ADN indispensable à la croissance de la cellule. Or, pour interrompre la croissance des cellules cancéreuses et entraîner la mort cellulaire de lignées tumorales, la chimiothérapie provoque des dommages à leur ADN. L'inhibition de l'activité enzymatique des PARP empêche la réparation de l'ADN endommagé par la chimiothérapie et consolide ainsi les résultats atteints par cette dernière.
L’étude internationale, phase III en double aveugle, a évalué l'efficacité et la tolérance de niraparib chez 553 femmes présentant ou non une mutation germinale (héréditaire) BRCA. Les patientes traitées par niraparib ont bénéficié d'un allongement statistiquement significatif de la survie sans progression de la maladie versus placebo, qu'elles présentent ou non une mutation BRCA. La baisse du risque de progression ou de décès est de 55 % sans mutation et de 73 % avec mutation. L’avantage du niraparib, par rapport à l’olaparib, est qu’il cible une population plus large de patientes car il est efficace à la fois chez les patientes porteuses ou non de mutations BRCA. Il constitue un traitement d’entretien à partir de la 2e ligne. En cas de mutation du gène BRCA, sa place par rapport à l’olaparib dans le traitement d’entretien n’est pas connue, du fait de l’absence de donnée comparative.
Les effets secondaires de grade 3 et 4 les plus fréquemment rapportés sont d'origine hématologique (thrombopénie, anémie, neutropénie) ; les anticoagulants et les médicaments connus pour réduire le nombre de plaquettes sanguines doivent être utilisés avec prudence. Les autres effets secondaires sont la fatigue et l'hypertension (risque d’HTA chronique ou aiguë). Le traitement nécessite une surveillance particulière de la NFS (hebdomadaire le 1er mois, puis mensuelle pendant 11 mois et ensuite périodique) et de la tension artérielle, mensuelle pendant 1 an, puis régulière ensuite. L'incidence des effets secondaires diminue avec le temps après adaptation des doses.
D'après une conférence de presse de Tesaro.
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