Les traitements de l'hépatite B, à base de ténofovir ou d'entécavir, sont efficaces. Mais avec le temps, certains patients développent malheureusement des résistances. Comment comprendre ces résistances, et comment lutter contre ? C'est à ces questions que tente de répondre Julien Marlet, docteur en pharmacie, virologue au CHU de Tours, dans un projet de recherche qu'il réalise dans le cadre de son doctorat d’université au sein de l’unité de recherche INSERM U1259.
Pour faire avancer son travail, le jeune homme a lancé, en janvier 2018, une campagne de financement participatif sur la plateforme Thellie.org (plateforme soutenant des projets scientifiques validés). « En effet, le financement de l’INSERM dont je dispose pour deux ans ne me permet pas de prendre en charge certains frais, comme l'achat de réactifs et de matériel », justifie Julien Marlet, qui a donc décidé de faire un appel aux dons via Thellie.org, à hauteur de 7 500 euros. « Aujourd’hui, nous avons atteint près de 4 000 euros de dons et la campagne de financement s’achève le 11 avril », avance Julien Marlet, en quête de nouveaux donateurs.
Détecter un plus grand nombre de résistances
Dans le détail, le projet du pharmacien consiste à mieux comprendre les échecs de traitement du virus de l’hépatite B en développant de nouveaux tests : les tests phénotypiques. Ces tests permettent de détecter les résistances des virus de l’hépatite B aux traitements utilisés aujourd’hui, à savoir l’entécavir et le ténofovir. « Aujourd’hui, pour savoir quelles sont ces résistances, on réalise un examen relativement simple appelé « séquençage du virus de l’hépatite B ». Mais pour certains patients en situation d’échec thérapeutique, cet examen ne permet pas de déceler de mutation de résistance connue, malgré une forte suspicion de résistance, explique Julien Marlet. Nous supposons que pour ces patients en échec thérapeutique inexpliqué, il existe une résistance du virus conférée par une mutation encore inconnue. » C’est là qu’intervient le nouveau test dit « phénotypique », qui permet de poursuivre les investigations. « Cela consiste à recréer l’infection au laboratoire en mettant en présence une partie du génome du virus du patient et des cellules de foie, et on observe si le virus est capable de se multiplier en présence ou non de l’antiviral testé (entécavir ou ténofovir), poursuit le virologue. Notre objectif est de montrer que ce nouveau test, associé a à l’examen de « séquençage », permet de détecter un plus grand nombre de résistances virales et d’adapter le traitement de l’hépatite B en conséquence. Grâce à cette approche, nous avons déjà pu identifier la résistance et adapter le traitement pour 3 patients. Nous souhaitons étendre ce test à plus de patients en développant une seconde version. »
Au final, ce projet devrait contribuer à prévenir les complications graves de l’hépatite B chronique, telles que la cirrhose et le cancer du foie.
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