La vaginose bactérienne, dont la prévalence est estimée entre 30 et 35 % des infections génitales, est due à la disparition quasi-totale des lactobacilles protecteurs au profit de bactéries anaérobies commensales du vagin.
Généralement bénigne, elle peut devenir grave pendant la grossesse et peut favoriser l'acquisition des infections sexuellement transmissibles, dont le VIH et le papillomavirus. Très gênante au quotidien, elle l'est davantage quand elle est récidivante. « Une femme sur trois connaîtra une récidive dans les trois mois qui suivront son traitement antibiotique, affirme le Dr Bohbot, de l'Institut Fournier à Paris. En effet, non seulement les antibiotiques n'agissent pas sur la disparition des lactobacilles mais ils fragilisent l'écosystème vaginal. Les probiotiques ont montré leur intérêt dans le risque de récidive aux côtés du traitement antibiotique, mais ils ne sont pas tous présents dans les mêmes proportions dans la flore saine. »
Lactobacillus crispatus est la souche la plus fréquemment retrouvée (48,3 % des lactobacilles identifiés) et il est le seul à disparaître complètement en cas de vaginose bactérienne. Preuve de son importance dans l'équilibre de la flore et de l'intérêt de le retrouver sous une forme stabilisée dans un probiotique par voie vaginale.
Une efficacité préventive confirmée
En janvier 2016, après vingt ans de recherche, les Laboratoires Iprad ont réussi pour la première fois à stabiliser cette souche particulièrement fragile et sensible. Ils l'ont formulée et concentrée dans le dispositif médical Physioflor. Evaflore est une étude de supériorité de phase III randomisée en double aveugle, versus placebo, menée sur le plan national.
« Notre objectif était d'évaluer l'efficacité de L. crispatus, en comparant entre les groupes placebo et L. crispatus le taux de patientes présentant au moins une récidive clinique confirmée bactériologiquement à la fin de la période de traitement par métronidazole (sept jours). Les femmes incluses devaient aussi avoir des antécédents de vaginose (au moins deux dans les douze derniers mois) », détaille le Dr Thierry Keller, l'un des investigateurs de l'étude. Les femmes recevaient soit Physioflor soit le placebo par voie intravaginale, à raison d'une gélule par jour pendant quatorze jours, à renouveler sur quatre cycles.
Au terme de l'étude, les résultats montrent que deux fois moins de patientes présentent une récidive dans le groupe L. crispatus vs placebo. Le délai de survenue de la première récidive clinique confirmée bactériologiquement est plus long de 28 % (3,7 mois vs 2,9 mois). Des résultats d'autant plus remarquables que Physioflor ne présente pas d'effets secondaires et qu'il est parfaitement toléré.
D'après une conférence de presse d'Iprad.
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