Le rappel de tous les lots du vaccin Meningitec en septembre 2014 a inquiété la population et engendré 580 dépôts de plainte à l’encontre du laboratoire CSP, commercialisant le produit en France. Selon les investigations de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) – jusqu’alors silencieuse sur le sujet – et le suivi de pharmacovigilance, aucun risque n’a été détecté pour la santé des personnes vaccinées avec Meningitec.
Le directeur de l’Agence, Dominique Martin, rappelle que c’est l’entreprise fabricante, Nuron Biotech, qui a donné l’alerte en août 2014, après avoir identifié une contamination par la rouille dans un nombre limité de seringues. Tous les lots ont été rappelés et la probabilité que des lots contaminés par la rouille aient été distribués en France est très faible.
La fréquence d’apparition du défaut est aussi très faible (0,2 %) et se situe généralement sur une partie du bouchon de la seringue qui n’est pas en contact avec le produit. La seule seringue où des particules de rouille ont été en contact avec la solution qu’elle contient est, à ce jour, celle qui a engendré l’alerte par Nuron Biotech, et n’a donc pas été commercialisée.
Modèle en Europe
L’analyse toxicologique ne montre pas non plus de risque lié à la présence éventuelle de particules de rouille, dont les composants sont le fer, le chrome et le nickel. « Lors des examens effectués, on a multiplié par dix la quantité de rouille qui aurait été en contact avec la solution vaccinale. Résultat : la dose de métaux est très inférieure aux doses jugées toxiques pour le corps humain », explique Dominique Martin. L’ANSM rappelle que des métaux comme le mercure, l’étain, le plomb, l’arsenic et le cadmium ne sont pas présents dans l’alliage à l’origine de la contamination. Une réponse aux nombreux parents qui accusent le vaccin de tous les maux de leurs enfants, notamment d’intoxication au cadmium.
Malgré un pic de signalements provoqué par le rappel de lot, les centres de pharmacovigilance n’ont pas identifié de signal spécifique pouvant être lié à la présence de trace de rouille. « Le rappel de lots s’est bien déroulé, les pharmaciens sont rodés à ce type de procédure qui fonctionne extrêmement bien et qui est un modèle au plan européen. Concernant des délivrances qui pourraient avoir eu lieu après le rappel, nous sommes en train de vérifier si c’est le cas avec l’assurance-maladie. Pour l’instant nous n’en avons pas identifié, mais nous remarquons des facturations différées qui interviennent donc après le rappel de lots, mais dont la délivrance a bien eu lieu avant », précise Dominique Martin. Cette prise de parole de l’ANSM intervient en marge du procès qui vient de débuter à Clermont-Ferrand contre CSP, le distributeur français du Meningitec.
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