UN « SIMPLE » SPRAY pourrait permettre d’éviter la greffe de peau. Des chercheurs américains montrent chez 205 patients recrutés dans 28 centres aux États-Unis et au Canada que l’application d’un spray cellulaire permet de venir à bout des ulcères chroniques veineux. À raison d’une application toutes les 2 semaines pendant 12 semaines, ce mélange de kératinocytes et de fibroblastes provenant de prépuce néonatal a amélioré l’étendue de la guérison de près de 16 % par rapport à l’excipient seul déjà testé pour être neutre sur l’évolution de la cicatrisation.
Le spray cellulaire est une solution en cours d’évaluation. Dans l’ulcère veineux chronique, il existe une inflammation persistante dans le lit de la plaie avec des kératinocytes et des fibroblastes dysfonctionnels. Si les cellules du spray ne se greffent pas, elles relarguent plusieurs facteurs de croissance supposés favoriser la cicatrisation. Dans l’étude, l’application du spray était associée au port de bas de compression de classe 4. Les résultats indiquent que le protocole optimal consiste à appliquer un spray dosé à 0,5?x?106 cellules/ml toutes les deux semaines.
Une fois tous les 14 jours.
L’objectif principal de l’étude était de mesurer la réduction moyenne de la plaie en pourcentage au terme des 12 semaines de l’étude. Étaient inclus les patients ayant jusqu’à trois ulcères veineux, dont l’un mesurait entre 2 et 12 cm2, évoluant depuis 6 à 104 semaines. Le reflux veineux était confirmé par Doppler, ainsi que la normalité du flux artériel. Quatre protocoles étaient testés avec un bras contrôle où seul l’excipient était administré : groupes 5 x 106 cellules/ml tous les 7 jours ou tous les 14 jours, ou groupes 0,5 x 106 cellules/ml tous les 7 jours ou tous les 14 jours, ou groupe excipient seul tous les 7 jours.
Après randomisation, les patients ont été répartis dans les 5 bras de l’étude comme suit : 45 dans le groupe 0,5 x 106 cellules/ml tous les 7 jours, 44 dans celui 0,5 x 106 cellules/ml tous les 14 jours, 43 dans celui 0,5 x 106 tous les 7 jours, 46 dans celui 0,5 x 106 tous les 14 jours et 50 dans celui excipient seul. Au final, 205 sujets ont participé à l’ensemble des visites programmées. Des spécialistes de différentes disciplines (dermatologues, chirurgiens vasculaires, podologues) ont participé à l’évaluation afin de limiter les biais.
Guérison plus étendue et plus rapide.
Au terme des 12 semaines d’étude, la plus grande réduction de taille a été constatée pour le protocole 0,5 x 106 cellules/ml tous les 14 jours. La taille moyenne de la plaie était ainsi diminuée de 16 % en plus par rapport au groupe excipient seul. Il faut néanmoins noter qu’au terme de l’étude la taille de la plaie diminuait quand même de 80 % dans le groupe contrôle et de 91 % dans le groupe optimal. Autre paramètre, la diminution de taille était obtenue un peu plus rapidement. Après la première application, la taille de la plaie avait diminuée de 40 % dans le groupe 0,5 x 106 cellules/ml par rapport à 23 % dans le groupe excipient seul ; à 7 semaines, elle avait diminué de 87 % versus 65 %.
Le spray cellulaire permet d’obtenir une plus grande réduction de la taille de l’ulcère et, ce plus rapidement. Ces résultats sont intéressants car si le port de bas de compression permet d’améliorer de 30 à 75 % la guérison des ulcères veineux, le restant non cicatrisé passe à la chronicité. L’autogreffe de peau peut être proposée dans les plaies réfractaires, mais elle est de réalisation difficile en raison du site donneur. Quant à la greffe allogénique, sa fragilité nécessite l’incorporation de substrats destinés à assurer la fonction de support du derme. Le protocole optimal étant déterminé pour le spray cellulaire, il reste désormais à comparer ce traitement novateur aux méthodes classiques.
Publié le 15 septembre 2012.
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