Au Danemark, un programme de cryoconservation de tissu ovarien a été mis en place en l’an 2000, pour les femmes subissant un traitement anticancéreux. À ce jour, plus de 800 femmes se sont fait prélever et congeler du tissu ovarien.
S’il existe 4 sites de référence pour effectuer les prélèvements dans le pays, un seul laboratoire est en charge de la cryoconservation, ce qui implique des durées de transports de tissus pouvant atteindre plusieurs heures (jusqu’à cinq heures) avant la congélation.
Pour évaluer l’efficacité et la sécurité de cette approche, une équipe de chercheurs a suivi et analysé les données sur la plus grande cohorte, à ce jour dans le monde, de femmes ayant entrepris une conservation puis une greffe de leur propre tissu ovarien. Leurs résultats, publiés cette semaine dans la revue « Human Reproduction », révèlent que la probabilité d’une grossesse réussie après transplantation est de 1 sur 3, et que la technique ne semble pas favoriser les rechutes de cancer.
Dix femmes, quatorze naissances
Pour cette étude, ce sont 41 femmes (ayant reçu un total de 53 greffes entre 2003 et juin 2014) qui ont été suivies pendant plus de dix ans, pour évaluer leur fonction ovarienne, leur fertilité et la sécurité de la procédure.
L’âge moyen des femmes lorsque leur tissu a été congelé était de 29,8 ans (de neuf à 38 ans), et l’âge moyen lors de la première transplantation était de 33 ans (de 13 à 43 ans). Sur les 41 femmes suivies, 32 avaient un désir d’enfant. Dix d’entre elles ont eu un total de 14 enfants (huit par conception naturelle, six par fécondation in vitro). Deux femmes ont choisis de réaliser un avortement (une pour une cause non médicale, l’autre à cause d’une rechute du cancer du sein), et une dernière a subi une fausse couche au cours du deuxième trimestre de sa grossesse.
Les auteurs notent que certaines des femmes sont tombées enceintes plus de dix ans après leur transplantation. « Ni l’âge lors de la cryoconservation, ni l’âge lors de la première transplantation, ni la quantité de tissu greffé, ni la densité folliculaire du greffon ne permettent de prédire la réussite de la grossesse », précisent-ils.
Des inquiétudes existent concernant le risque de réactiver le cancer en greffant du tissu contaminé par des cellules tumorales. Pour cela, aucune patiente atteinte de leucémie n’a été greffé, notent les auteurs. Dans la cohorte des 41 patientes, trois ont subi une récidive de leur cancer (deux cancers du sein, un sarcome d’Ewing). « Aucune de ces rechutes ne semblait liée à la transplantation de tissu ovarien », précisent les auteurs, qui notent qu’à ce jour, il n’existe pas de méthode fiable disponible pour détecter la contamination éventuelle du tissu ovarien par des cellules tumorales.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques