DANS LE CANCER pulmonaire avancé comme dans certains autres cancers, il y a une production de protéine MUC1 altérée en quantité excessive par les cellules cancéreuses.
La société Transgene (Ilkirch, France) a mis au point un vaccin thérapeutique destiné à stimuler une réponse immunitaire contre MUC1, de manière à attaquer et à détruire les cellules cancéreuses. Le vaccin thérapeutique se nomme TG4010, il est fondé sur l’usage d’un poxvirus qui code pour l’antigène MUC1 associé à la tumeur et l’interleukine 2.
Une étude préalable de phase II a montré la faisabilité d’une combinaison de TG4010 avec du cisplatine et de la vinorelbine en première ligne dans le CPNPC avancé, donnant un taux global de réponses de 37 % et une réponse immune cellulaire spécifique de MUC1 dans les lymphocytes des patients répondeurs.
Les résultats de la phase 2b de l’étude sont maintenant rapportés. Dans cette étude, les patients souffrant d’un CPNPC avancé et n’ayant pas reçu de chimiothérapie ont été partagés en deux groupes pour recevoir soit la chimiothérapie combinée à TG4010, soit la chimiothérapie seule. Le protocole de chimiothérapie comprend la gemcitabine et le cisplatine, en accord avec les pratiques standards en Europe au début de l’étude.
Une étude pilotée en France.
Dans cette étude multicentrique internationale (pilotée par Élisabeth Quoix à Strasbourg et comprenant des équipes de Rennes, de Caen et de Besançon), ont été inclus 148 patients souffrant d’un CPNPC à un stade IIIB ou IV et dont les cellules cancéreuses exprimaient MUC1. Six cycles de traitement à 3 semaines d’intervalle ont été donnés. L’objectif principal est d’évaluer si l’ajout de TG4010 au traitement de première ligne améliore l’évolution. Le premier critère de jugement est la survie sans progression pendant six mois.
À six mois, 43 % des patients dans le groupe recevant la combinaison sont sans progression, comparativement à 35 % du groupe témoin. La réponse tumorale est substantiellement plus élevée chez les patients recevant le traitement combiné comparé à la chimiothérapie seule : 41,9 % versus 28,4 %. Les temps moyens de progression sont respectivement de 5,9 et 5,2 mois. Chez les patients présentant une réponse objective, la médiane de survie totale est plus élevée dans le groupe TG4010 (23,3 mois) que dans le groupe sous chimiothérapie seule (12,5 mois). La médiane de survie totale du groupe est de 10,7 mois avec le TG4010 et de 10,3 mois pour l’autre groupe.
Les investigateurs remarquent que le traitement comportant le TG4010 est particulièrement bénéfique au sous-groupe des patients ayant un taux normal de lymphocytes CD16+, CD56+ et D69+ avant le traitement, « ce qui pourrait être prédictif de l’efficacité et de la sécurité du vaccin TG4010, et être utilisé comme biomarqueur pour aider à identifier les patients plus à même de bénéficier d’une immunothérapie ».
Les effets secondaires les plus fréquemment associés à l’immunothérapie sont l’anémie, la neutropénie et la thrombocytopénie. Ils sont présents dans les deux groupes. La fièvre, les douleurs abdominales et au site d’injection sont plus fréquents dans le groupe ayant eu la combinaison thérapeutique. « Au moins un effet secondaire sérieux est survenu chez 52 % des patients recevant le traitement combiné et 47 % des patients ayant eu la chimiothérapie seule. »
Les CPNPC représentent 80 % des cas de cancer pulmonaire et près de la moitié des patients ont un diagnostic à un stade avancé.
Doi : 10.1016/S1470-2045(11)70259-5.
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