Des chercheurs français viennent de mettre en évidence qu’une anomalie de résonance dans une région cérébrale précise, le cortex auditif, pourrait être à l’origine des trois manifestations principales de la dyslexie. La difficulté à faire correspondre les graphèmes (lettres ou groupes de lettres) avec les phonèmes (paroles entendues) caractérise la dyslexie, qui apparaît après le début de l’apprentissage de la lecture chez l’enfant. L’activité d’aires cérébrales normalement impliquées dans la représentation et le traitement des sons de la parole a été étudiée par magnéto-encéphalographie (MEG) chez 44 adultes, dont 23 dyslexiques.
L’activité cérébrale a été enregistrée par MEG en réponse à un bruit modulé en amplitude à un rythme variant linéairement de 10 à 80 Hz. Chez les dyslexiques, on remarque une sensibilité réduite du cortex auditif gauche aux sons modulés autour de 30 Hz. La réponse corticale à ces fréquences serait nécessaire au découpage de la parole en unités linguistiques pouvant être associées aux graphèmes. Les dyslexiques ont par ailleurs une réponse corticale accrue aux modulations d’amplitude des sons situées au-delà de 40 Hz. Cette particularité est associée à un défaut de mémoire pholonogique. Ces données suggèrent qu’une seule anomalie de résonance du cortex auditif avec la parole serait à l’origine des trois anomalies de la dyslexie qui touchent : la réussite de la manipulation mentale des sons de la parole, les difficultés de la mémorisation à court terme et le ralentissement de la capacité à nommer rapidement des séries d’images.
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