IL Y A des gens trop gros. Et il y a des gens trop maigres. Leur point commun ? Une anomalie génétique, à en croire une récente étude publiée dans la revue « Nature ». Certes, l’excès de poids et l’extrême maigreur trouvent parfois leur origine dans le mode de vie ou l’environnement des individus. Mais, dans certains cas, la génétique s’en mêle également. Le facteur hérédité serait même responsable de 40 % à 70 % des cas d’obésité. Plus précisément, le chromosome 16 jouerait les trublions. En 2010, le Pr Philippe Froguel, de l’Institut Pasteur de Lille, met ainsi en évidence que l’absence d’un petit fragment de ce chromosome multiplie par 50 le risque de devenir obèse. On sait désormais que ce n’est pas tout. En effet, de nouveau associé aux mêmes équipes anglaise et suisse, Philippe Froguel vient aujourd’hui de démontrer que, à l’inverse, un excès de gène sur le chromosome 16 serait responsable d’une « maigreur extrême » associée à une mortalité élevée. Au lieu de la délétion retrouvée pour l’obésité, les chercheurs ont ici constaté une duplication anormale entraînant une « surdose » de matériel génétique. Cette anomalie « augmente jusqu’à vingt fois le risque d’être en sous-poids comparée à la population générale », concluent les auteurs de l’étude, qui soulignent que, jusqu’à présent, on ne connaissait rien des causes génétiques du sous poids. En fait, la région du chromosome 16 incriminée interviendrait dans la régulation de l’appétit, les gènes en excès augmentant la sensation de satiété. « Chez les enfants, la moitié des porteurs des porteurs de cette anomalie sont en sous-poids et ont beaucoup de mal à s’alimenter, observe le Pr Froguel. Ils peuvent souffrir d’un trouble du développement et peser à 4 ans le poids d’un enfant d’un an et demi. Dans un tiers des cas, cette mutation était absente chez les parents et dans les deux tiers restants, elle était héréditaire », ajoute le chercheur. Au-delà d’une meilleure compréhension des mécanismes de la maigreur ou de l’obésité, cette découverte permet également de démontrer « que si certains gènes d’une même région génétique sont présents en excès ou de manière carencée, cela peut conduire par un « effet miroir » à des conséquences pathologiques inverses », concluent les auteurs.
Les causes génétiques de la maigreur identifiées
Une découverte de poids
Publié le 05/09/2011
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CHRISTOPHE MICAS
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2855
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