Une étude publiée le 18 février dans le Journal de l'Association médicale canadienne visait à évaluer l'effet de la prise de fluconazole pendant la grossesse sur la survenue d'avortements spontanés. Ses résultats sont troublants.
Tandis que les azoles topiques constituent le traitement de première intention des infections fongiques, le fluconazole par voie orale est fréquemment utilisé pendant la grossesse. La récente recherche, publiée mardi dans le Journal de l'Association médicale canadienne, visait à évaluer les effets sur la grossesse de l'exposition à des doses faibles et élevées de fluconazole.
L'équipe d'Anick Bérard, professeur titulaire à la Faculté de pharmacie de l'Université de Montréal, s'est penchée sur la cohorte de femmes enceintes du Québec, qui contient des données sur 441 949 grossesses, et a fait le lien avec les prescriptions de médicaments dans la banque de données de la province. Une fois écartées les autres causes de fausses couches, « les résultats n'ont pas démontré un lien de cause à effet, mais bien une association entre un facteur de risque et une conséquence malheureuse », précise son auteure principale. Plus précisément, il s'agit d'un risque deux fois plus élevé avec une dose faible de fluconazole. Sans fluconazole, le risque de fausse couche est de 6 %, mais il passe à 12 % avec le médicament. Le risque triple avec une forte dose (plus que 150 mg) prise pendant le premier trimestre, passant à 18 % de chance que le nouveau-né ait une malformation cardiaque. Ces plus fortes doses étaient déjà associées à ce risque, mais l'équipe de Mme Bérard l'a validé.
Pour les chercheurs, ces résultats réaffirment la nécessité pour les femmes enceintes de consulter leur médecin régulièrement tout au long de leur grossesse pour prendre les meilleures décisions de traitement.
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