IL EST SIMPLE de ne pas boire de lait quand on est intolérant au lactose. Mais comment l’éviter, alors que ce sucre est présent presque partout dans l’alimentation, de la pâtisserie artisanale aux charcuteries industrielles ? C’est un vrai casse-tête pour les personnes concernées. Et elles sont nombreuses. Dépistée ou non, l’intolérance au lactose toucherait 2 à 15 % de la population nord européenne. On estime donc que 5 millions de Français peuvent être gênés par les effets de cette déficience enzymatique, qui a le plus souvent une origine héréditaire. Ces effets sont les suivants : gêne abdominale, ballonnements, diarrhées. Des troubles qui se manifestent dès l’absorption d’une quantité seuil de lactose (12 g, soit l’équivalent d’un verre de lait). En pratique, ils apparaissent en moins d’une heure et peuvent durer plusieurs jours. Parce qu’il paraît bénin, ce désagrément n’est pas toujours pris en compte par le corps médical et reste souvent du ressort des diététiciens et des nutritionnistes. Pourtant, au-delà de l’inconfort, l’intolérance au lactose peut entraîner un isolement social et même la crainte de s’alimenter.
Hautement dosées.
De rares solutions existent pour contrer ces désagréments. L’une d’elle est déjà largement utilisée depuis une trentaine d’années aux États-Unis. Il s’agit de l’absorption conjointe de lactase, l’enzyme permettant l’assimilation du glucose et du galactose après hydrolyse du lactose. En France, les lacto-intolérants sont souvent réduits à se procurer ce produit via Internet, avec une qualité inégale et des coûts de livraison élevés. Depuis janvier dernier, la marque Lactolérance propose un complément alimentaire contenant une lactase purifiée. Elle est produite par extraction d’Aspergillus oryzae, une levure dont l’action a été étudiée au plan clinique. Ce produit est dosé à 4 500 FCC (Food Chemical Codex). « Cette unité est bien connue des intolérants au lactose, car les produits disponibles en font mention. Une seule de nos gélules permet de traiter 22 grammes de lactose, soit l’équivalent de trois yaourts, quand il faut parfois 4 gélules d’un autre produit pour obtenir la même action », souligne Carlos Rommelaere, dirigeant de la société Physiosynthèse, qui commercialise les gélules Lactolérance.
Usage pédiatrique.
Ces gélules sont avalées juste avant le repas, et leur action lactasique dure 45 minutes environ. Le nombre de gélules à administrer dépend de la quantité de lactose ingérée et du degré d’intolérance de la personne. À noter que le produit n’a pas de goût et pas d’odeur. Les gélules ne contiennent ni gluten, ni soja et sont composées de gélatine végétale. Seule contre-indication de ce complément alimentaire : la galactosémie. Les diabétiques doivent par ailleurs savoir que la prise de ces gélules peut influencer leur glycémie. L’utilisation pendant la grossesse nécessite un avis médical. Lactolérance peut être consommé dès l’âge de 4 ans, à condition d’ouvrir le contenu de la gélule et d’en saupoudrer les aliments. Une présentation plus adaptée à l’usage pédiatrique doit prochainement voir le jour.
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