EN ATTENDANT que se concrétisent, à l’horizon 2025, les promesses de ses deux grands axes de recherche en diabétologie - la thérapie génique et le pancréas artificiel -, le groupe Sanofi conforte sa position dans le traitement du diabète avec le lancement aux États-Unis, en février dernier, d’Afrezza, première insuline inhalée, puis, il y a un peu plus de deux mois, de sa nouvelle insuline à action lente, Toujeo. Fin avril, la Commission européenne a, à son tour, accordé une AMM à cette dernière, pour les adultes seulement dans un premier temps. Déjà commercialisée en Allemagne (depuis trois semaines), elle devrait l’être prochainement dans les pays scandinaves et en Belgique. En France, le laboratoire doit encore obtenir son prix de remboursement et table sur début 2016.
Plus de 24 heures.
Le principe actif de Toujeo, l’insuline glargine, est le même que celui de Lantus, mais sa concentration est multipliée par trois et son mécanisme d’action diffère. Après l’injection, elle se cristallise sous la forme d’un dépôt compact qui lui confère un profil pharmacocinétique et pharmacodynamique plus plat, avec moins de variabilité, sur une durée plus longue, supérieure à 24 heures. Cette diffusion très stable, qui permet de réduire les risques de pics et d’hypoglycémies, est notamment intéressante le soir et la nuit. Comme Lantus et Apidra (insuline d’action rapide), Toujéo est proposé en stylo injecteur prérempli jetable SoloStar.
Pour cette mise à disposition prochaine dans l’Hexagone, Sanofi a, bien entendu, prévu des formations spécifiques destinées aux pharmaciens, un site Internet dédié et des documents à diffuser aux patients. « Nous croyons fortement au rôle du pharmacien dans le traitement du diabète, en particulier insulinodépendant, capital pour améliorer l’observance. C’est un interlocuteur privilégié et de confiance. Il peut aider à plus d’un titre le patient diabétique de type 2 comme de type 1 », déclare Agnès Magnen, directrice Diabète France. Pharmacienne de formation, elle sait bien que « les diabétiques ne peuvent pas tout connaître après une consultation médicale ou deux » et qu’ils ont besoin qu’on leur explique et réexplique aussi bien les risques de complications dues à leur maladie que le maniement du lecteur de glycémie et du stylo injecteur prescrits ou la façon de conserver l’insuline… « Le rôle du pharmacien est unique et il sera essentiel pour que les caractéristiques de cette nouvelle insuline (concentration, mode et durée d’action) soient bien comprises. Nous comptons beaucoup sur les pharmaciens… », insiste-t-elle.
Une enquête du laboratoire, lancée il y a 2 ans dans les officines auprès des diabétiques et publiée par la Société francophone du diabète (SFD), montre que 30 % seulement des diabétiques sous insuline sont bien contrôlés et complètement autonomes. D’où une « charte de bonne utilisation de l’insuline basale chez le patient diabétique de type 2 », élaborée conjointement par les diabétologues et les patients. Cette charte en 10 items (autosurveillance glycémique, techniques et modalités de réalisation de l’injection, facteurs de déséquilibre glycémique…), présentée aux pharmaciens par les équipes Sanofi du lecteur de glycémie BGStar, vise à aider concrètement les patients dans leur vie quotidienne. Mais, comme le souligne Agnès Magnen, la pédagogie est affaire de répétition et, de par sa proximité avec ses patients, le pharmacien est ici le mieux placé pour assurer ce rôle.
Des aides innovantes.
Dans le même objectif d’aider le patient à être davantage acteur de sa maladie et d’être plus autonome pour mieux se soigner, Sanofi multiplie les initiatives. Il participe ainsi au programme Diabeo de télémédecine conçu avec le Centre d’étude et de recherches pour l’intensification du traitement du diabète (CERIDT) et la société Voluntis. Actuellement, en France, plus de 700 patients sont suivis à distance. La mise en œuvre d’un Centre d’appel Sanofi Diabète (0 800 10 52 53) est un autre atout : 3 appels y sont enregistrés par heure. D’autres services à la pointe de l’innovation rencontrent beaucoup de succès : l’application mobile iBGStard Diabetes Manager (disponible gratuitement sur l’App Store), qui remplace le traditionnel carnet papier du patient, lui permet de stocker ses mémoires de glycémie dans la mémoire de son smartphone et d’échanger facilement ces données par mail avec son médecin. Et Mon Glucocompteur, une autre application mobile gratuite (disponible sous iOS et Android) qui permet au diabétique de calculer, à chaque repas, le nombre de calories contenues dans son assiette, mais aussi d’estimer la dose d’insuline rapide correspondante en fonction du ratio préalablement évalué par un médecin diabétologue. Parmi les outils innovants à signaler également aux patients, MyStar Extra, premier lecteur de glycémie à fournir en complément une estimation et une tendance de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) via un algorithme embarqué. Un guide des applications mobiles dédiées au diabète, mis au point avec DMD France, première plateforme d’évaluation collaborative et indépendante d’applications mobiles de santé, complète utilement ce portefeuille d’aides et de services visant à mieux gérer le traitement et améliorer l’observance.
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