« Le diabète n'est pas seulement un problème de glycémie, c'est une maladie complexe qui nécessite une prise en charge multifactorielle qui doit prendre en compte le risque cardiovasculaire, rappelle le Pr Atul Pathak, cardiologue à Toulouse. 80 % des patients diabétiques de type 2 sont en surpoids ou obèses et les complications telles que l'infarctus du myocarde, l'accident vasculaire cérébral (AVC) ou l'insuffisance rénale sont la première cause de mortalité chez ces patients. »
Il est donc essentiel de disposer pour ces personnes de solutions thérapeutiques efficaces, à la fois sur le contrôle glycémique, le poids et la prévention des maladies rénales et cardiovasculaires liées au diabète. Ozempic présente des caractéristiques cliniques particulières. En se liant de façon active et sélective aux récepteurs du GLP-1, il agit à la fois sur le pancréas et le métabolisme glucidique, sur le cerveau pour réguler l'appétit, et sur le cœur avec des effets sur les lipides plasmatiques et l'inflammation. À travers son programme de développement clinique SUSTAIN conduit sur deux ans, la molécule a démontré une réduction statistiquement supérieure et significative de l'HbA1c (jusqu'à -1,8 % de réduction) par rapport au placebo et aux traitements comparateurs. De plus, près de 79 % des patients atteignent l'objectif recommandé par la HAS, soit un taux d'HbA1c inférieur à 7 %. Les patients traités par Ozempic ont également perdu deux à cinq fois plus de poids que ceux sous traitements comparateurs et jusqu'à deux patients sur trois ont constaté une perte de poids cliniquement significative de 5 %. La perte de poids s'est maintenue sur deux ans.
Moins d'AVC et d'infarctus
L'étude SUSTAIN 6 de phase III en double aveugle a inclus 3 297 patients diabétiques de type 2, dont certains à haut risque cardiovasculaire, présentant ou non une insuffisance rénale. Les patients ont été randomisés dans des groupes recevant 0,5 mg ou 1 mg d'Ozempic une fois par semaine ou un placebo correspondant, tous en association au traitement standard avec un suivi de 2 ans. Le critère primaire était le délai de survenue depuis la randomisation du premier événement cardiovasculaire majeur (MACE) : mortalité cardiovasculaire, infarctus du myocarde non-fatal ou accident vasculaire cérébral non-fatal.
Le traitement par Ozempic a entraîné une réduction de 26 % du risque concernant le critère composite primaire : la réduction était principalement due à une baisse du taux d'accidents vasculaires cérébraux non-fatals (39 %) et d'infarctus du myocarde non-fatals (26 %). Des réductions significatives de la pression artérielle systolique moyenne ont été observées en cas d'utilisation de 0,5 mg et de 1 mg d'Ozempic en association avec des antidiabétiques oraux ou de l'insuline basale. La molécule aurait également des effets positifs sur la baisse des fractions lipidiques athérogènes.
Le profil de sécurité et de tolérance de la molécule est favorable, les réactions indésirables les plus fréquemment rapportées sont celles déjà connues des analogues du GLP-1. En général ces réactions sont d'intensité légère à modérée et de courte durée.
Le médicament est disponible en France depuis fin avril 2019 en trois dosages en une injection hebdomadaire (voir « le Quotidien du pharmacien » du 20 et du 23 mai 2019).
D’après une conférence de presse de Novo Nordisk.
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