Le traitement hormonal de la ménopause (THM) est le seul qui ait fait la preuve de son efficacité dans la prise en charge des symptômes climatériques et les risques potentiellement associés à long terme (cardiovasculaire, ostéoporotique, cognitif).
Commercialisé depuis quelques mois (voir « le Quotidien du pharmacien » du 13 juin 2016), Duavive, composé d'estrogènes et de bazédoxifène, constitue une nouvelle option pouvant répondre aux besoins des femmes concernées et non traitées. Le bazédoxifène est défini comme un complexe estrogénique spécifique à un tissu (TSEC). Les principes actifs des estrogènes conjugués (sulfate d'estrone, dérivés équins et 17 bêta estradiol) soulagent les symptômes de la ménopause. Mais, utilisés seuls, ils augmentent le risque d'hyperplasie endométriale et de cancer. L'addition de bazédoxifène agit comme un antagoniste du récepteur de l'estrogène dans l'utérus et réduit considérablement le risque d'hyperplasie chez les femmes non hystérectomisées. Les données disponibles suggèrent un accroissement potentiel du risque du cancer du sein chez les femmes prenant un traitement par estrogènes seuls en fonction de la durée du traitement. À ce jour, l'effet de Duavive sur le risque du cancer du sein et du cancer ovarien (beaucoup plus rare) reste inconnu. De même, des études devront évaluer le risque d'accident vasculaire cérébral ischémique.
Une réévaluation régulière
Dans son rapport d'évaluation relatif aux traitements hormonaux de la ménopause, la Haute Autorité de santé recommande de bien peser l'intérêt du traitement eu égard aux symptômes et à leur impact sur la qualité de vie des patientes. Le THM sera prescrit à la dose minimale efficace pour une durée la plus courte possible, et dans le respect des contre-indications, en particulier le risque thromboembolique et de cancer du sein. De plus, le traitement sera réévalué régulièrement au moins une fois par an, et cette réévaluation pourra s'accompagner d'une suspension temporaire afin de contrôler la persistance du syndrome climatérique et sa sévérité.
Duavive est administré par voie orale à raison d'un comprimé par jour à tout moment de la journée, sans tenir compte des repas. Le traitement ne doit être poursuivi que si les bénéfices sont plus importants que les risques. Les femmes traitées ne doivent pas prendre de progestatifs, d'autres estrogènes ou de SERM. Duavine n'a pas été étudié dans le traitement de la ménopause précoce et les données sur le traitement des femmes de plus de 65 ans sont limitées. Le médicament est soumis à prescription médicale et n'est pas remboursé par la Sécurité sociale.
D'après une conférence de presse de MSD France.
3 questions à…
Françoise Amouroux
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