GILENYA inaugure une nouvelle classe thérapeutique. Il s’agit du premier modulateur des récepteurs à la sphingosine 1-phosphate (S1P) et il permet de réduire de façon significative le taux annualisé de poussées. Il agit comme un antagoniste fonctionnel des récepteurs à la S1P présents sur les lymphocytes dont il empêche la sortie hors des ganglions lymphatiques. Cette redistribution diminue l’infiltration des lymphocytes pathogènes dans le système nerveux central. Les lymphocytes T effecteurs mémoire, qui jouent un rôle important dans la surveillance immunitaire périphérique, ne sont pas affectés. Gilenya entraîne une lymphopénie réversible en un à deux mois après l’arrêt du traitement. Le médicament est indiqué en monothérapie, en deuxième ligne, comme traitement de fond de la SEP–RR chez les patients présentant une forme très active de la maladie, et non répondeurs à un traitement complet et bien conduit par interféron bêta, ou présentant une SEP–RR sévère et d’évolution rapide. Un non répondeur peut également être défini comme un patient dont le taux de poussées n’a pas changé ou augmenté, ou qui continue à présenter des poussées sévères. La posologie recommandée est d’une gélule 0,5 mg une fois par jour.
Un plan de gestion des risques.
L’efficacité et la sécurité d’emploi de Gilenya ont été évaluées dans deux études cliniques de phase III, Freedoms et Transforms. Les effets indésirables les plus graves observés ont été les infections, un œdème maculaire et un bloc auriculoventriculaire transitoire à l’instauration du traitement. Les effets secondaires les plus fréquents ont été des céphalées, une grippe, une diarrhée, une élévation des transaminases hépatiques et une toux. La survenue des incidents cardiaques lors de la première administration de Gilenya impose une période d’observation en milieu hospitalier, pendant au moins les six premières heures qui suivent l’administration.
Compte tenu du potentiel tératogène de la molécule, toute grossesse doit être évitée pendant le traitement et dans les deux mois suivant l’arrêt du traitement. « Au moment du lancement du médicament nous disposons d’informations limitées : même si certains risques sont bien identifiés, des risques potentiels (lésions cutanées) et un manque de données concernant notamment la grossesse ou l’âge du patient subsistent, aussi l’AMM européenne est assujettie à la mise en place d’un Plan de gestion des risques (PGR) », tient à préciser le Pr Sandra Vukusic (CHU Lyon). Celui-ci prévoit des études observationnelles prospectives sur cinq ans afin de suivre la tolérance à long terme, et notamment l’incidence des infections opportunistes, des cancers cutanés et autres néoplasies malignes, des effets indésirables cardio-vasculaires, des élévations des transaminases et des œdèmes maculaires. Le PGR comprend aussi des mesures de minimisation du risque incluant un guide de prescription pour les médecins spécialistes en neurologie, un carnet de liaison hôpital/ville à remettre au patient, et une carte patient contenant des informations sur la conduite du traitement « Nous n’avons pas encore de recul suffisant sur l’utilisation de ce médicament, et même si le traitement est facile il ne doit pas être banalisé, insiste la spécialiste. Les indications sont posées par un neurologue après une concertation optimale en réseau, et tous les patients demandeurs ne peuvent pas bénéficier du traitement. Il faut bien expliquer au malade les effets indésirables potentiels, l’importance d’un suivi biologique, cardiaque et ophtalmologique, et insister sur l’observance. »
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques