APRÈS Atripla, Eviplera est la seconde trithérapie en un comprimé par jour (STR : single tablet regimen) développée par Gilead. Il s’agit d’une co-formulation fixe en un comprimé de trois antirétroviraux : un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI/rilpivirine 25 mg) et de deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI/emtricitabine 200 mg et ténofovir disoproxil 245 mg). « Nous sommes convaincus qu’Eviplera représentera une option thérapeutique efficace et bien tolérée pour de nombreux patients naïfs de tout traitement antirétroviral, déclare Michel Joly, président de Gilead France. Les traitements simplifiés, administrés à un stade précoce de la maladie, sont devenus la référence en matière de prise en charge de l’infection à VIH car ils aident les patients à suivre leur traitement de façon plus constante, et cette meilleure observance est un élément indispensable à la réduction du risque d’échec thérapeutique et de résistance médicamenteuse du VIH. » À ce jour, près de 25 antirétroviraux sont disponibles dans six classes médicamenteuses et, en pratique, les classes INTI, INNTI et IP (inhibiteur de protéase) sont les plus utilisées. Une trithérapie de première ligne repose sur l’association de deux INTI avec un troisième agent ; la trithérapie combinée en une fois par jour doit être adaptée au patient mais elle nécessite tout de même certaines exigences et doit être prise régulièrement. Eviplera est indiqué chez les patients naïfs ayant une charge virale d’ARN-VIH-1‹100 000 copies/ml. Le médicament s’adresse, en particulier, à des patients pour lesquels l’utilisation de l’éfavirenz (INNTI) comme troisième agent (Atripla) n’est pas appropriée dans le cadre d’une trithérapie incluant l’emtricitabine et le ténofovir, notamment chez les patients ayant des antécédents de troubles neuropsychiatriques ou d’intolérance médicamenteuse. « L’éfavirens étant associé à des effets secondaires indésirables, nous avions besoin d’une alternative, en effet 25 à 30 % des patients VIH présentent un syndrome dépressif et Eviplera est aussi efficace qu’Atripla et mieux toléré, explique le Pr François Raffi, du CHU de Nantes. À ce titre, sa commercialisation signe l’acte de naissance d’une nouvelle classe de STR en offrant la possibilité d’un choix thérapeutique. »
Avantages des STR.
Le STR est un traitement tout-en-un qui combine dans un seul comprimé par jour, l’ensemble des molécules nécessaires pour traiter une pathologie. Le STR anti-VIH concerne déjà un patient sur deux aux États-Unis, un patient sur trois au Royaume-Uni et en Espagne, mais seulement un patient sur six en France. Le STR contribue avant tout à améliorer la qualité de vie dans le cadre d’une pathologie chronique nécessitant un traitement à vie. Le traitement est moins contraignant et la meilleure observance est un facteur majeur pour le soutien de l’efficacité du traitement sur le long cours. En 2011, un groupe d’experts espagnols chargé de l’évaluation des traitements combinés dans le VIH a recommandé l’utilisation des STR, sauf dans les cas où un ajustement des doses est nécessaire. En effet, les STR réduisent le risque d’erreurs de prise des médicaments et sont associés à un plus faible risque d’hospitalisations.
L’enquête observationnelle française STEREO a étudié la perception et l’impact du traitement STR antiVIH sur le quotidien des patients et des soignants. Comme le constate le Dr Valérie Martinez (hôpital Antoine Béclère à Clamart), « l’enquête révèle que les médecins ont un jugement concordant avec leurs patients : la satisfaction globale est plus élevée avec le STR comparativement à un traitement non STR (respectivement 76 % et 77 %) ; la gêne occasionnée par le regard des autres et le respect des heures de prise est également perçue moindre avec un STR dans les deux groupes ». La grande majorité des médecins et des patients estiment que ce ressenti a un impact très positif sur la facilitation de l’observance, l’efficacité du traitement, la satisfaction à l’égard du traitement, la qualité de vie, la discrétion et la réduction de la présence de la maladie, « certains patients nous avouent même ne plus se sentir malades », confie le Dr Martinez.
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