LA MALADIE VEINEUSE thromboembolique (MVTE) regroupe la thrombose veineuse (TV) et sa complication immédiate, l’embolie pulmonaire (EP). C’est une pathologie fréquente (notamment chez les sujets âgés), comportant une morbi-mortalité importante, mais dont l’incidence en France est rarement évaluée.
Le « BEH » ( 22 octobre 2013) publie des données sur l’incidence annuelle de la MVTE hospitalisée et la mortalité en fonction du sexe et de l’âge, pour l’année 2010.
Les résultats antérieurs sont parcellaires. Une étude réalisée à Brest en 1998 faisait estimer l’incidence annuelle de MTVE hospitalisée à 183/100 000 personnes, avec 124/100 000 pour la TV et 60/100 000 pour l’EP, (déductions à partir de cette population locale). Une étude parue en 2005 estimait le taux de mortalité à environ 9/100 000 personnes.
Ces dernières données se fondent sur les bases nationales du programme de médicalisation des systèmes d’information en médecine chirurgie et odontologie (PMSI-MCO) et des causes médicales de décès.
Les hommes plus que les femmes.
En 2010, l’incidence annuelle des patients hospitalisés pour un diagnostic principal de MVTE est de 85,5 cas/100 000. Cependant cette incidence fait plus que doubler lorsque l’on s’intéresse à toutes les classes de diagnostics (principal et associé) : 186,6 cas pour 100 000.
L’incidence augmente avec l’âge, atteignant plus de 1 % chez les plus âgés et est supérieure chez les hommes par apport aux femmes.
Le taux brut de mortalité hospitalière pour MVTE en cause initiale est de 8,1 décès pour 100 000 ; et en causes multiples il est de 22,9/100 000. Les principales pathologies associées aux décès avec MVTE sont les cancers et les maladies cardio-vasculaires. Également très liés à l’âge, les taux de mortalité dépassent 150/100 000 chez les plus de 85 ans. Après standardisation sur l’âge, les hommes ont des taux de MVTE hospitalisées et de mortalité supérieurs aux femmes.
« La MVTE reste une pathologie fréquente en France en 2010, notamment chez le sujet âgé », soulignent les auteurs. « De plus, la MVTE est associée à une mortalité importante, avec plus de 14 800 décès toutes causes en 2010. » L’étude confirme l’intérêt qui doit être porté sur le dépistage et la prévention des complications de la MVTE, particulièrement chez les sujets âgés et dans des contextes des comorbidités fréquentes, qui sont les cancers et les maladies cardio-vasculaires.
« Une étude des tendances récentes semble aujourd’hui indispensable pour prendre la mesure des enjeux en termes de santé publique », concluent Valérie Olié et coll.
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